Cigare entre les lèvres, je dévisageais cette femme que je venais de baiser. Trois fois. Deux par devant, une par derrière. Maintenant, elle m’apparaissait comme étant hideuse. En sa présence, j'étouffais. Elle me déplaisait. Elle se croyait aguicheuse, elle et son regard humide, elle et ses doigts caressant le haut de mon torse. Brusquement, je repoussais son corps, la faisant presque tomber du lit. Tant mieux. J'attrapais une cigarette, la glissais entre mes lèvres et l'allumais. Plaisir. J'inspirais, laissant cette drogue m'envahir les poumons. La clope poursuivant des relations sexuelles était une nécessité. "Oscar ?" souffla-t-elle, presque à bout de souffle. J'en ricanais, réellement amusé. Que croyait-elle ? Je restais silencieux, ne lui adressant pas le moindre regard. Je restais allongé, les jambes croisées, le buste légèrement redressé grâce à l'oreiller se trouvant sous mon dos. "Tu m'as dis que tu me ferais visiter la ville !" Sombre idiote. Trop facile à capturer, trop facile à aguicher. "Dégages" lui demandais-je, tout en laissant un nuage de fumée s’élever au dessus de mon visage renfermé. "Oscar" supplia-t-elle Oh putain, quelle ferme sa gueule. D'un coup rapide, j'allais frapper sa cuisse dénudée avec ma main. Un son éclata, me satisfaisant. Elle hurla, pauvre petite chose. Le lit s'agitait légèrement, je supposais alors qu'elle tremblait. Le bruit de ses larmes me dérangea. Encore une fois, elle ne m'obéissait pas. Elle n'exécutait pas ce que je lui demandais. D'un regard sombre, j'allais alors la dévisager. Trébuchante, elle se releva aussitôt et se rhabilla. Ses mains tremblaient. Sans gêne, je rigolais. Appréciant le spectacle se déroulant sous mes yeux. Je l'avais fais jouir. Désormais, je lui faisais peur. "Tu trouveras un billet sur la commode" sifflais-je, presque en chantant. Voici ma façon de la remercier, de la congédier. Mais voici également ma façon de la qualifier. Ce n'était qu'une putain. Une femme facile à tromper, facile à baiser, une femme qui ne pouvait pas être respectée. Quelques secondes plus tard, je me retrouvais seul. Comblé. Je bouillonnais d'impatience. Ce soir. Ce soir était un grand soir. Je comptais parier ma soeur. Son corps, sa virginité. Je trouvais cette idée intelligente. Ils allaient tous devenir fous. Faire monter les mises. Faire exploser les enjeux. Et j'allais gagner, j'allais gagner cette belle partie. Putain, enfin. Je me levais, afin de me préparer à remporter cette bataille qui possédait une importance bien plus symbolique à mes yeux que ne pouvait représenter le corps de ma soeur. De ça, je m'en foutais. Elle attirait, suscitait l'attention. J'allais m'en servir. J'allais m'en servir pour montrer à tous que j'étais le meilleur.