le prix du costard que j'ai sur le dos pourrait nourrir un pays entier. j'en ai conscience. et le pire, c'est que ça ne me dérange pas. ça ne dérange personne, ici. on sait tous - ou presque - qu'on mérite ce qu'on a gagné. c'est le travail qui paye, tout simplement. tout ce que nous avons est mérité, même si certains en doutent. comme d'habitude, la réception donnée par les Carter est réussie. personne ne s'ennuie. j'ai Evy au bout du bras, et un oncle en face avec qui elle parle. mais je n'écoute que distraitement la conversation. j'ai la tête ailleurs. et le regard aussi. mes yeux bleus sont rivés sur une seule et même personne. mia. la belle mia. ma belle mia. cette mia qui ne fait pas attention à moi, trop occupée à argumenter sur un sujet inconnu avec sa soeur. et des souvenirs d'elle, nue sous mes draps, me reviennent. un léger sourire se forme alors sur mes lèvres, pensant à tout ce qui avait pu se passer. tout ce qui, malheureusement, ne se passait plus. « excusez-moi. » je dis alors à l'intention de ma copine et de mon oncle, déposant un instant mes lèvres sur la tempe d'Evy avant de m'éclipser un peu plus loin. je pénètre dans la demeure familiale dans le but de rester seul un instant, de me ressaisir un peu, tenter de cesser d'être obnubilé par le fruit interdit, ma cousine. et dieu semble entendre mes prières, puisque je croise une femme. une inconnue. belle et voluptueuse. pourquoi me l'avait-on jamais présentée ? d'où venait-elle ? « une si jolie femme avec la bague au doigt ? quel gâchi. » je la gratifie d'un sourire charmeur. et je savais que ce soir, j'allais oublier tous mes soucis entre ses reins. ça marchait toujours comme ça.