C'était un véritable bordel. Les cris de ses sœurs raisonnaient dans toute la maison. Gram's courrait entre les fourneaux et le salon pour calmer tout ce petit monde et Nuno, lui, continuait de tirer la gueule dans son coin, le regard perdu à travers la fenêtre. Enfermée dans sa chambre, Calina écoutait des musiques douces, pour palier à la fureur qui régnait dans cette maison de fous, tout en dessinant de nouveaux modèles de bijoux. Impassible, le capharnaüm qui faisait trembler les murs de la demeure familiale ne semblait pas l'affecter un seul instant, ni même lui faire perdre patience. Seule la voix de sa grand-mère la réclamant en bas la tira de ses pensées. Elle rangea délicatement tous ses crayons dans sa trousse et remit en place son bloc de dessin avant d'éteindre sa musique. Dans un calme olympien, elle descendit les escaliers, absolument pas pressée, faisant contraste dans cette famille ou personne ne semblait être capable de tenir en place. Excepté Nuno depuis qu'il était vissé dans sa chaise roulante. Elle passa la tête dans la cuisine et vit sa grand-mère s'affoler et pester derrière ses casseroles, alors que sa sauce était visiblement en train d'attacher au fond. Je peux t'aider ? Lâcha-t-elle avec cette douceur qui lui était propre. Sa grand-mère se retourna et soupira de soulagement avant de lui demander : Ah, Lili, s'il te plait, est-ce que tu peux mettre à table tous les monstres du salon, le repas va être prêt et Ava n'en fait qu'à sa tête, encore. Un petit sourire à la fois tendre et amusé glissa sur les lèvres de la vieille dame. Elle n'était jamais vraiment fâchée, pas même lorsque tous ses petits-enfants mettaient sa patience à rude épreuve. Calina hocha la tête et quitta la pièce pour rejoindre le salon. A table. Mais personne n'entendit. Nuno était trop loin et Ava faisait trop de bruits, captivant toute l'assemblée. Ce fut toujours avec la même sérénité qu'elle s'approcha du petit diable blond et déposa une main ferme et bienveillante à la fois sur l'épaule de sa sœur. Ava, on mange. Mais sa sœur continuait, ayant visiblement un besoin inépuisable de s'activer dans tous les sens. La main de Lina se resserra un peu plus sur son épaule et elle réitéra, d'une voix plus incisive cette fois-ci : Ava, à table. S'il te plait. Sa petite sœur grogna mais finit par s'exécuter, le reste de la petite troupe suivit le mouvement sans rechigner. Quand Mo passa devant elle, Calina en profita pour glisser une main tendre dans ses cheveux ébènes et proposa : Après manger, tu nous montreras la vidéo de ta dernière représentation, d'accord ? Un sourire fier ornait ses lèvres alors que ses yeux pétillaient d'impatience. Elle adorait plus que tout voir sa petite sœur danser. Sûrement n'était-elle pas objective, mais elle trouvait qu'elle était la plus douée et la plus gracieuse de toutes. Elle tourna la tête vers la fenêtre, d'où Nuno n'avait toujours pas bougé. Elle s'approcha de lui, pencha la tête pour venir se mettre devant lui et capter son attention. On mange, Nuno. Il hocha brièvement la tête, l'air ailleurs. Ça lui fendait le cœur de le voir dans cet état. Elle se baissa et vint déposer un délicat baiser sur la joue mal rasée de son ainé, avant de lui souffler à l'oreille : Je t'aime. Calina était plutôt avare des "je t'aime", mais elle avait cette capacité à les glisser au moment où on s'y attendait le moins. Sa main droite caressa l'une des siennes avant de s'en emparer et de l'inciter ainsi à la suivre vers la table. Gram's avait commencé à disposer tous les plats et elle leur avait encore servit un festin. Dans cette famille, quelque soit le domaine, on ne faisait jamais rien dans la demi-mesure.

Son bras entourait les épaules de Freddie, tandis que son autre main venait caresser doucement ses joues humides. Elle lança un regard perdu vers Kim, mais visiblement, la blondinette ne savait pas mieux qu'elle comment remonter le moral de leur amie. Le truc, c'est que si d'habitude Calina trouvait toujours les mots justes pour réconforter autrui, aujourd'hui, c'était différent. Parce que, elle aussi, elle allait mal. Lennon était partit à la guerre et Freddie le vivait extrêmement mal. Mais contre toute attente, Lina aussi le vivait mal. Ce type avait beau l'insupporter depuis qu'elle le connaissait, et ça remontait à un paquet d'années, l'annonce de son départ l'avait chamboulée. Et elle avait ressentit ce truc atroce au fond de sa poitrine qu'elle ne connaissait que trop bien : la peur de perdre quelqu'un auquel on tient. Elle baissa les yeux et dû mettre toutes ses forces pour retenir ses larmes. Freddie n'aurait pas compris. Mais Kim, elle, savait. Elle le savait d'ailleurs depuis bien avant Calina elle-même. Elle déposa une main réconfortante sur la cuisse de son amie et Lina releva la tête vers elle. Elles échangèrent un regard entendu et ce soir-là, Calina avoua en silence son attachement envers Lennon. Elle soupira doucement et vint déposer sa tête contre celle de Freddie, la serrant un peu plus fort contre elle. Pourquoi avait-il fallut qu'elle s'intéresse au frère de sa meilleure amie ? Elle n'aurait pas pu faire un plus mauvais choix. Elle ferma les yeux et tenta de chasser tout ça de son esprit. Et elle se mit à prier. Prier pour qu'il revienne en vie, même si elle ne croyait qu'à moitié en Dieu. Pour elle, certes, mais aussi et surtout pour Freddie. Son amie était déjà suffisamment dans un sale état. On pouvait difficilement faire pire et Calina n'avait pas envie de voir si c'était possible de toute façon. Alors, pitié, qu'il revienne vite.

Calina Beleza a écrit:

OUAIS, c'est parce que c'est nous deux qu'on a le plus la classe dans la famille, et toc

AHAHAHHAHAHHHHHAHAHHAHAHHAHAHAHAHAHAHAH t'as vu la vierge toi

celle qui veut pas se l'avouer a écrit:

et, semblerait-il, un pauv' gars répondant au nom de Lennon.