Calvin Vasilyev LE MÉLANCOLIQUE ☇ MESSAGES : 63 ☇ DATE D’ARRIVÉE : 04/09/2014 ☇ AVATAR : gaspard ulliel. ☇ CRÉDITS : mischievous wink.
| Sujet: some infinities are bigger than other infinities. (calvin) Jeu 4 Sep - 16:44 | |
| | Calvin Vasilyev nom ☇ vasilyev. prénoms ☇ calvin jalen. age et date de naissance ☇ 31 ans, né le 27 avril 1983. nationalité ☇ américain. origines ☇ russes. statut social ☇ veuf d’une certaine manière, célibataire quoi qu’il en soit. orientation sexuelle ☇ hétérosexuel. niveau d'étude ☇ études supérieures de commerce puis gemmologie. job ☇ gemmologue : il évalue la valeur des pierres précieuses et les revend aux plus grands bijoutiers. revenus ☇ il gagne très très bien sa vie, mais met son argent de côté. statut familial ☇ calvin a grandi dans une famille quelque peu bourgeoise, mais dans le bon sens du terme dirons-nous. il a une petite soeur, et s’entend très bien avec ses parents qui vivent aujourd’hui en russie. il a également une fille, qu’il n’a jamais connue, mais qu’il aimerait retrouver. traits de caractère ☇ discret, attentionné, gentil, protecteur, froid à première vue, pas forcément sociable (bien qu’il essaie), minutieux, mystérieux, pessimiste, généreux, solitaire, intelligent, cultivé, réfléchi, malicieux, poli, serviable, respectueux, dévasté. tentations ☇ retrouver sa fille. changer le passé. rencontrer quelqu’un, même si agnes ne quittera jamais ses pensées. % de tentation ☇ 0%. calvin est sans cesse concentré sur son boulot, il en oublie le reste. ses seules pensées vont vers sa fille et agnes. | | | Depuis qu’il a perdu Agnes (qu’il considérait comme la femme de sa vie) et abandonné sa fille, Calvin est dévasté. + Son coeur est en lambeaux, entièrement décousu. + Tous les ans, au jour de l’anniversaire de sa fille, il rend visite à des enfants malades et leur distribue des peluches. + Il est très bon cuisinier. + Alors qu’il a tout perdu, il s’est concentré sur son travail et a beaucoup voyagé, espérant ainsi trouver de nouveaux fournisseurs. + Il est fasciné par les pierres précieuses, par les diamants. + Il n’y a qu’un seul et unique sport qu’il maitrise à peu près : le tennis. + Ayant grandi dans une famille « bourgeoise », Calvin a hérité des bonnes manières et de tout ce qui va avec. + Il parle couramment l’anglais, le russe, le français, l’espagnol, le chinois et le portugais. + Il se balade principalement en scooter. + Il a très peu d’amis, et est très solitaire. + Il lit chaque soir avant de s’endormir, et achète le journal tous les matins. + Grâce à son métier, il a rencontré les plus grands noms de la mode. + Il a une cicatrice à sa pommette gauche. Il l’a obtenue lors de la seule et unique bagarre qu’il a connu, quelques jours après la mort d’Agnes. + Il est très bon guitariste, mais n’a jamais joué devant personne. + Il prévoyait de demander Agnes en mariage. + Ils ont voulu que leur fille naisse en Russie, influencés par les origines de Calvin. Comme prénom, ils avaient pensé à Azylis ou Anja. + Son plus grand regret est d’avoir abandonné sa fille. Mais il voulait qu’elle connaisse une vraie famille, et qu’elle ait un équilibre. + Depuis plusieurs mois, il essaie de la retrouver. + Il aimerait rencontrer quelqu’un, mais cela est presque perdu d’avance à ses yeux. depuis quand es-tu sur san francisco, et que viens-tu y faire ☇ Je suis né à San Francisco. Et je suis ici comme je pourrais être ailleurs, à vrai dire. Je vis mécaniquement. Il n'y a pas grand chose de plus à dire, je le crains. si tu devais choisir un pays sur la planète, ce serait lequel ☇ J'aurais dit la Russie, puisque vous me posez la question. Même si Agnes y a vécu ses derniers jours. Mais mon lieu de vie n'a que très peu d'importance pour moi. Il ne change rien. as-tu déjà été tenté de tout recommencer à zéro dans ta vie, l'as-tu fais ☇ Je n'ai pas eu le choix. Agnes est morte, et ma vie a dû être reconstruite de zéro. Même si pour l'instant, elle ressemble encore à un champ de ruines. « AND I AM SO TEMPTED TO TOUCH. TEMPTED TO GET. »prénom/pseudo ☇ margaux. fuseau horaire ☇ france. présence ☇ tous les jours si je le peux. avis général ☇ que dire ? arrivé(e) par ☇ les canalisations. scénario/inventé ☇ inventé. avatar ☇ mathias lauridsen. crédits ☇ we heart it. |
will you be my temptation ? Si la dévastation avait un nom, ça serait le mien. Elle aurait pris naissance au creux de mon coeur, il y a maintenant une dizaine d’années. J’étais un homme heureux, avant cela. Un de ceux que l’on reconnait au premier regard. Mon sourire semblait éternel, presque inébranlable. Moi-même, je me sentais invincible. Prêt à vaincre toutes les tempêtes. Agnes était à mes côtés, plus ravissante que jamais. Son ventre rond était immanquable. Il me plaisait à penser que notre fille y avait fait son nid, et qu’elle se préparait à sortir le bout de son nez d’un moment à l’autre. À cette occasion et un mois avant la fin du terme annoncée par les médecins, nous nous étions envolés pour la Russie. Aucune explication vraiment concrète, mis à part une volonté commune de notre part (certainement venue de mes origines et de la nationalité de mon père). Nous étions le vingt-deux août deux mille quatre. J’ai la sensation que ce jour est imprimé dans mon esprit. Je pourrais le décrire détail après détail, image après image. Agnes avait perdu les eaux en pleine nuit, ce qui nous avait fait rire. C’était l’euphorie de l’évènement qui nous avait gagné dans un premier temps. Mais elle avait rapidement laissé place à l’angoisse, puis à la panique. Les contractions d’Agnes étaient particulièrement douloureuses, mais il y avait plus grave encore. Je me souviens des paroles du médecin. Je m’en souviens mot pour mot. « Monsieur Vasilyev, nous sommes dans un cas de dystocie par obstacle. Cela signifie qu’une tumeur est présente au niveau de l’utérus de votre femme, et qu’elle empêche le foetus de poursuivre sa route. Nous l’emmenons au bloc, mais tout se passera très bien. Nous avons l’habitude de ce genre de cas. Prenez place en salle d’attente, une infirmière vous tiendra régulièrement informé de l’avancé des choses. » J’ai même pas pu dire au-revoir à Agnes, ils l’ont emmené au bloc très rapidement, au moment où le médecin me faisait sa si belle tirade. Je me suis souvent demandé quels étaient les derniers mots que je lui avais dits. « Tu veux un verre d’eau ? », ou « Sois forte mon amour. », sans doute. J’avais vingt-et-un ans, Agnes tout juste vingt. Être parents à notre âge ne nous effrayait pas. Nous étions jeunes, assoiffés par la vie, assoiffés par l’amour. Rien n’aurait pu nous arrêter. Rien. À part la mort.
Sa mort lui a donné vie, d’une certaine manière. En voulant retirer la tumeur, les médecins ont percé un tissu sanguin par accident. Ils ont fait ce qu’ils ont pu, le discours habituel. Mais Agnes n’a pas survécu. Je ne voulais pas les croire, au début. « Monsieur Vasilyev, nous sommes désolés… Nous avons tout fait pour sauver votre femme, mais ce n’était pas suffisant. » Je me suis énervé, je leur ai dit que ce n’était pas possible. Qu’Agnes était une femme forte. Qu’elle allait forcément bien et qu’ils devaient se tromper. Puis j’ai réalisé. Et je me suis effondré. Je suis resté plusieurs minutes assis sur le sol, le dos appuyé contre le mur et le visage caché au creux de mes mains. Plusieurs minutes à pleurer. Plusieurs minutes à sentir mon coeur s’émietter. Et quand je me suis relevé, ils m’ont emmené voir notre fille. Je devais faire bonne figure devant elle, avoir l’air fort. Alors j’ai essuyé mon visage comme j’ai pu. Je me rappellerai toujours de cette petite crevette, entourée des doudous que nous lui avions acheté. « Vous aviez pensé à un prénom, Monsieur Vasilyev ? » J’ai haussé les épaules, mécaniquement. Et je me suis approché de ma petite fille, pour finalement lui attraper la main. Je n’avais jamais vu d’aussi beau bébé. Elle était magnifique. J’aurais aimé qu’Agnes puisse la voir… Mais elle n’était plus là. J’avais 21 ans, et je me retrouvais seul avec une petite fille d’à peine quelques minutes. Je savais ce que je devais faire. Je n’avais aucune autre possibilité. Alors j’ai dit aux infirmières que je ne pouvais pas la garder. Que notre fille devait avoir une vraie famille, avec un équilibre. Et que seul, je ne pourrais pas le lui donner. Surtout après une telle perte. Pendant au moins une vingtaine de minutes, elles m’ont questionné. Elles voulaient savoir si j’étais sûr de mon choix, ou s’il n’y avait personne pour m’aider. Mais j’étais décidé. C’était la chose à faire. À ce moment précis, j’en étais convaincu. Alors j’ai signé plusieurs papiers, avant de rentrer à mon hôtel. Notre fille devait rester plusieurs jours à l’hôpital encore, le temps de vérifier qu’elle allait bien. Le retour à l’hôtel a été brutal pour moi. J’ai retrouvé la chambre telle que nous l’avions laissé la veille, Agnes et moi. Il y avait ses affaires dans nos valises, et quelques habits à elle étalés sur notre lit. Je n’arrivais pas à réaliser qu’elle n’était plus là. Qu’elle était… morte. Alors j’ai fouillé partout. À commencer par la salle de bain. J’ai hurlé son prénom à plusieurs reprises. J’ai même regardé si elle n’était pas cachée sous le lit. Mais elle n’y était pas. J’ai fini par quitter la chambre en la laissant telle quelle. Et je suis allé demander une nouvelle chambre à l’accueil de l’hôtel. Ils ne m’ont pas posé de questions, et m’ont donné une nouvelle paire de clés. Les jours qui ont suivi, je n’ai pas bougé de mon lit. Je n’ai rien mangé, seulement bu quelques verres d’eau. Ma vie avait perdu tout son sens.
Cinq jours plus tard, j’ai reçu un appel de l’hôpital. Ils allaient emmener ma fille en foyer pour orphelins, pour qu’elle puisse trouver une famille d’accueil le plus rapidement possible. Ils voulaient savoir si je désirais l’accompagner, pour finalement lui dire au-revoir. J’ai accepté, sans hésiter. Elle avait déjà changé, ma petite crevette. J’ai reconnu la robe qu’ils lui ont mise au premier coup d’oeil. C’était celle qu’Agnes préférait. Quand on est arrivé devant le foyer, c’est la gardienne qui nous a reçu. Elle a demandé les papiers, et les a vérifié. Puis il a fallu que je me sépare de ma fille. Que je lui dise au-revoir, ou plutôt adieu. Je n’ai pas pu retenir mes larmes. C’était impossible. Elle était un morceau d’Agnes, d’une certaine manière. J’ai demandé à ce qu’elle porte le prénom de sa mère, au moins en tant que deuxième prénom. Comme pour que sa mère vive à travers elle. Puis j’ai supplié la gardienne de veiller sur elle, de prendre soin d’elle. Et nous sommes partis. Ce jour là, j’ai perdu la plus belle partie de moi. Ce jour là, on m’a amputé du coeur.
Je suis resté plusieurs jours en Russie, logeant dans la chambre d’hôtel que j’avais pris seul. Le premier soir après l’abandon de ma fille, je suis allé dans un bar. J’ai bu jusqu’à ne plus me contrôler. Je voulais essayer d’oublier. Ça n’a pas marché. À la place, j’ai déclenché une bagarre. Volontairement et sans raison. Je voulais souffrir physiquement pour ne plus ressentir la douleur intérieure. Une nouvelle fois, ça n’a pas fonctionné. Mais j’ai toutefois gagné une belle cicatrice sur ma pommette gauche. Comment ? Un homme m’a frappé avec une bouteille de vin. Alors à nouveau, je me suis retrouvé à l’hôpital. Pour quelques points de suture cette fois-ci. C’est à ce moment là que j’ai recroisé le médecin qui s’était occupé d’Agnes. Apparemment, ils avaient essayé de m’appeler un peu plus tôt dans la soirée. Ils voulaient savoir comment allaient se dérouler les funérailles. Les funérailles. C’était une chose à laquelle je n’avais pas pensé, à vrai dire. Je voulais qu’elle soit enterrée à San Francisco, auprès de sa famille. Seulement, ils devaient sceller son cercueil avant d’expatrier son corps. J’ai donc contacté les parents d’Agnes pour la première fois après sa mort. Ils m’ont envoyé beaucoup de soutien, et avaient l’air tout aussi dévastés que je ne l’étais. Mais ils n’avaient pas la force de venir ici. Je suis donc allé dire au-revoir à Agnes, seul. Elle était belle et parfaitement habillée. On aurait dit qu’elle dormait. Je me suis forcé à ne pas pleurer. Je ne voulais pas l’inquiéter. J’aurais aimé lui dire tout un tas de choses, mais les mots restaient coincés au creux de ma gorge. J’ai donc tenu sa main, horriblement froide, plusieurs minutes. Jusqu’à ce qu’on vienne me dire qu’il était temps. Alors je l’ai embrassé, une dernière fois. Et je les ai laissé la mettre en boîte, puisqu’il ne s’agissait de rien d’autre que ça. La mettre en boite.
De retour à l’hôtel, il a fallu me confronter aux affaires d’Agnes. Je m’en suis occupé en essayant d’y porter le moins d’attention possible. J’ai juste pris soin de rassembler toutes ses affaires à l’intérieur d’une seule et même valise, et toutes les miennes à l’intérieur d’une autre. Puis nous nous sommes envolés pour San Francisco. Moi en classe économique, et Agnes en soute avec les bagages. De retour auprès de nos familles, j’ai tenu à expliquer à tout le monde pourquoi j’avais décidé de laisser notre fille en foyer. Ils ont compris, ou en tout cas essayé j’imagine. Sauf la cousine d’Agnes, Amber. Elle m’a jugé négativement, et c’est à ce moment-là qu’un froid s’est installé entre nous alors qu’auparavant nous nous entendions très bien. Je n’ai pas cherché à la faire changer d’avis. Elle pouvait penser ce qu’elle voulait, c’était son droit. Je me suis ensuite installé chez mes parents, incapable de remettre les pieds dans l’appartement que je partageais avec Agnes pour le moment. Puis les funérailles sont arrivées, et il a fallu que je prenne la parole. « J’ai regardé un tas de films, lu un tas de bouquins. Tous parlaient de la vie, de l’amour, et même de la mort. Je regrette de n’avoir trouvé aucun ouvrage qui nous apprenne à rassembler ces trois entités en un seul et même discours. Un ouvrage qu’on aurait appelé L’éloge Funèbre pour les Nuls, ou un truc du genre. Mais de toute façon, je ne suis pas là pour vous faire un éloge funèbre. Non. Je suis là pour tout le contraire. Mon éloge sera un éloge d’amour, un éloge de vie. Et je pense qu’Agnes me sera reconnaissante de ne pas vous parler de la mort. D’ailleurs, je voudrais qu’on oublie ce mot. Qu’on arrête de le prononcer. Un peu comme vous savez qui dans Harry Potter. » J’ai laissé échapper un léger rire à ce moment là. « Agnes adorait cette saga. En fait, Agnes adorait un tas de choses. Elle adorait les jours de pluie. L’odeur du gazon coupé. Sentir les fourmis courir sur son bras. S’allonger dans l’herbe et profiter de la chaleur du soleil. Agnes adorait la vie. Et elle m’a fait l’adorer aussi. » J’ai finalement craqué, et les larmes ont commencé à rouler sur mes joues. J’ai lancé un sourire à l’assemblée, maladroitement. « Je vous demande de m’excuser, j’avais promis de ne pas pleurer. » J’ai inspiré profondément avant de reprendre. « Agnes m’a fait adorer la vie. Elle m’a fait profiter de chaque instant de vie. Même lorsque nous étions coincés dans les bouchons, ou qu’elle trainait un peu trop à faire ses essayages dans les boutiques. Mais voilà, Agnes est partie. Je ne parle pas de vous savez quoi, détrompez-vous. Je dis simplement qu’elle est partie. Qu’elle est un peu plus loin. Qu’elle fait route sur un autre chemin. Et je sais qu’elle saura apprécier cette nouvelle vie autant que celle qu’elle avait ici. J’espère seulement qu’ils tondent la pelouse aussi, là-haut. » J’esquisse un nouveau sourire. « Nous aimions tous Agnes. Et nous devons continuer de l’aimer. Plus important encore, nous devons continuer d’aimer la vie comme elle l’aimait. Et c’est ce que je ferai. Sinon, à quoi aura servi son passage dans ma vie ? »
La vérité, c’est que je n’ai pas tenu parole. Je n’ai pas réussi à continuer d’adorer la vie. Je me suis enfermé sur moi-même, essentiellement concentré sur mon boulot. Ces derniers mois, je me suis également beaucoup concentré sur la recherche de ma fille. Je voudrais la retrouver. Apprendre à la connaître. Puis ré-apprendre à aimer la vie grâce à elle. Je m’appelle Calvin Vasilyev. Et ma vie est s’est arrêtée il y a dix ans.
Dernière édition par Calvin Vasilyev le Ven 5 Sep - 17:09, édité 10 fois |
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