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 everything you touch surely dies (bazel)

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Blair Samuels
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LE BLAIREAU
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MessageSujet: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyVen 17 Oct - 4:34


Well you see her when you fall asleep but never to touch and never to keep
'Cause you loved her too much and you dived too deep
Only know you love her when you let her go and you let her go


Alaïs La Mioche a écrit:
Sinon tu penses rentrer à la maison un jour ou tu t'laisses crever sur ton radeau de détresse comme si t'étais le premier mec de la terre à te faire larguer ?
'Va t'faire foutre Al.' réussit-il à articuler en se retournant dans son lit. Enfin dans un lit, mais certainement pas le sien. Dernièrement il n'a pas beaucoup franchi la porte de la résidence familiale. Il préfère éviter Micah. Et Alaïs. Et ses parents. Et sa chambre. Et ses souvenirs. Il évite beaucoup de choses mais surtout il évite la réalité. Les coups de réalité qu'il se prend dans la figure chaque fois qu'Alaïs lui offre un sourire compatissant, que son père lui tape l'épaule affectueusement, que Micah lui laisse la dernière tasse de café. Il a cette impression désagréable de décevoir ses proches tout en faisant pitié. On a connu mieux. Alors il a élu domicile chez Sawyer, la seule qu'il n'évite pas. Il traine dans ses pattes comme un chiot sans repère. Les soirées s'enchainent et se rapprochent dans le temps. Toujours plus longues, plus risquées, plus pimentées. Il attend cet électrochoc dont parle tous les chanteurs à la voix rauque dans les chansons d'amour, mais celui-ci ne daigne pas se pointer. Alors il joue, encore plus, toujours plus. Et il boit, encore plus, toujours plus. Et il se rend en cours, étonnement de façon assez assidue. À s'y méprendre, les strapontins d'amphi sont plutôt confortables pour y faire ses nuits. Il se laisse pourrir à l'université et dans les salles de jeux souterraines et illégales car ce sont les seuls endroits où il est sûr de la pas la croiser. Il n'est pas prêt à la voir avancer sans lui, à rire sans lui, à être heureuse sans lui. Mais surtout, il n'est pas prêt à la voir avec un autre que lui. Il ne le sera sûrement jamais. Cette pensée l'arrache complètement des bras de Morphée et le tire du lit en quelques secondes. Il se retourne sur son portable mais se dit que ce message ne mérite pas de réponse. Alaïs aussi vivait une histoire pourrie en ce moment même et il jouait les frères pourris en la laissant seule dans sa merde alors qu'elle avait été au premier rang de la pièce Bazel depuis ses grands débuts trois ans auparavant. 'T'es vraiment trop con Blair, c'est ta soeur merde. C'est bien la dernière à mériter tes sautes d'humeur.' Prise de conscience inespérée, il saute dans ses fringues de la veille et prend la porte. Le soleil au zénith lui brule les yeux, lui qui ne vit plus avant la tombée de la nuit ou sans ses lunettes de soleil, aussi connues sous le nom de 'cache-misère'. C'est comme le Port-Salut c'est assez explicite. Il se cache le visage à l'aide de ses mains et laisse ses pieds le guider mécaniquement jusque chez lui. Son vrai chez lui. Les minutes défilent, tout comme les paysages et il ne tarde pas à apercevoir son perron. Ses genoux se figent sur place, son corps ne lui répond plus, il est comme paralysé. Son sang ne fait qu'un tour, glacé. Face à lui sa maison, son perron, son passage piéton et Azel. Azel. Elle est si belle, si... inattendue. Il ne sait pas quoi faire il est incapable de réfléchir. Alors il reste tout penaud à l'observer de loin. C'est tout ce qu'il reste de leur histoire, un perron et un passage piéton.
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Azel Mercieca
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptySam 18 Oct - 13:51


Oh, i'm a mess right now, inside out
Searching for a sweet surrender but this is not the end
I can't work it out, how going through the motions, going through us


La peinture a coulé. Partout. Sur le mur, sur la plainte, sur le sol. Il y a même des striures noires sur les draps et l'empreinte d'une main sur l'oreiller. Ça fait deux semaines qu'elle essaie d'ignorer l'évidence. Elle baisse les yeux quand en se levant, elle discerne furtivement les cinq lettres danser à même son mur. C'est la première fois en quatorze jours qu'elle les ose les regarder, vraiment. La tête dans les nuages, assise en tailleur à même le sol, elle attend. Quoi? Elle sait pas trop, un signe, n'importe quoi. Les minutes s'écoulent et elle reste là à scruter le mur les sourcils froncés. Les cinq lettres beaucoup trop présentes dans son esprit à son goût. ''On oublie ce qu'on a besoin de se rappeler et on se souvient de ce qu'il faut oublier.'' Ça fait quelques jours que tout la ramène à lui. Elle n'arrête pas de voir des signes, tout le temps, partout. Quand hier, elle est tombée sur une émission de poker en allumant la télévision, elle a vu rouge. Elle venait de rentrer chez elle, complètement crevée par son nouveau boulot du moment. Non, non non non... Ses doigts s'étaient crispés autour de la télécommande. Elle avait failli tuer la télévision, elle s'était contenté d'éteindre l'écran. Et si elle avait appuyé un peu trop fort sur le bouton on/off, c'était son problème. Et ça a continué comme ça toute la semaine. Au supermarché, elle était tombée nez à nez avec une étagère remplie de ses céréales préférées. Celles trop sucrées au goût dégueulasse. Dans sa boite aux lettres, une invitation pour une expo sur la boxe. Putain. Elle avait même fini par se demander si c'était pas elle qui dérapait sévèrement? Elle voulait lever son majeur à la Terre entière, à l'univers. C'était déjà assez difficile d'essayer de l'oublier quand elle n'avait aucune raison de penser à lui alors là, elle crevait à petit feu. Elle est restée coincé dans ses pensées toute la matinée. Perdue dans ce monde trop grand pour elle, elle a vogué dans son inconscient sans vraiment s'en rendre compte. Et puis après avoir relu son nom des centaines et des centaines de fois, elle s'est enfin relevée. Ses os ont craqué sous le mouvement, dehors le ciel a pris feu. Elle a plissé ses yeux un instant, juste le temps d'échapper au rayon lumineux qui venait de s'écraser contre sa joue. Et puis elle s'est approchée du mur, elle a effleuré son nom du bout des doigts avant d'se sentir conne et de secouer la tête légèrement en reculant d'un pas. Elle l'a regardé encore un peu et puis plus déterminée que jamais, elle s'est barrée. La porte de sa chambre a claqué derrière elle alors qu'elle dévalait les escaliers. Dehors, le ciel s'est dégagé.

Ses pas résonnent contre le bitume brûlant. Les rues de San Francisco s’emmêlent devant ses yeux. Elle connaît le chemin par cœur, elle le ferait les yeux fermés. A la seconde où elle met un pied dans sa rue elle est submergée par les souvenirs, et pendant quelques secondes c'est presque comme si rien n'avait changé. Comme si Blair l'attendait, assis sur les marches du perron. Elle se laisse le temps de redescendre sur terre en ralentissant le pas. Inconsciemment elle retarde le moment. Elle sonne, sa main tremble. Sa respiration s'accélère. Pas de réponse. Elle jure entre ses dents et ses yeux s'arrêtent sur l'escalier. Elle va s'asseoir sur la première marche. La pierre est froide sous ses fesses mais elle n'en a rien à faire. Les gens défilent. Elle attend. Et le temps passe. Elle est en train de tirer distraitement sur une maille rebelle de son pull quand elle a ce sentiment d'être observée qui naît au creux de son ventre. Elle relève doucement la tête. Et là, ses mots s'bloquent dans sa gorge. D'abord, elle pense à une hallucination. Mais non, c'est lui, il est là. Complètement stoïque. Elle se demande depuis combien de temps, pourquoi il ne bouge pas? Elle lève une main hésitante, mais au lieu de balayer l'air de gauche à droite, elle reste pétrifiée dans l'air. 'C'est plus comme avant, Azel.' Il reste là, sans bouger à l'observer avec intensité. Elle se demande si elle a fait le bon choix. Elle n'aurait pas dû venir, elle aurait dû rester chez elle putain. Sans vraiment le vouloir, des mots franchissent ses lèvres. Sa voix est cassée, brisée. Tu m'as déjà oublié? Sa gorge est sèche. Les cheveux de Blair sont un peu plus longs. Ses boucles flirtent avec son cou. Elle le remarque et c'est comme un choc. Ca fait si longtemps? Sympa, le look d'sdf. Elle essaie de la jouer détendue mais ça sonne tellement faux. C'est plus comme avant. Il a une sale tête. Mais elle le trouve toujours éperdument beau. Elle se racle la gorge, elle décroche. Concentre-toi. Elle baisse le ton, elle n'est même pas sûre qu'il l'entende. Dis quelque chose Blair, réagi... Elle n'aurait pas dû venir. Tu sais quoi? C'était une mauvaise idée, j'vais- j'vais y aller... Elle se lève, bancale.
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Blair Samuels
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyMar 21 Oct - 5:23


Feel her breath on my face her body close to me
Can't look in her eyes she's out of my league
Just a fool to believe I have anything she needs
She's like the wind


Cinq mètres les séparent. L'océan Pacifique parait plus étroit à côté des quelques bandes blanches du passage piéton qui servent de barrière entre eux. Cinq mètres. La mer à boire une seconde. Des palpitations de proximité la suivante. Elle joue avec son pull et ses cheveux volent au vent. Il sourit parce que si on lui avait demandé ce qu'elle pourrait bien faire pour passer le temps, c'est exactement ce qu'il aurait répondu. Il sourit mais intérieurement, ça fait bien longtemps que son cerveau ne dicte plus ses mouvements. Elle relève doucement la tête, comme si elle avait peur. Peur de sur quoi elle allait tomber, peur de le trouver. Mais leurs regards se croisent et c'est lui qui prend peur. Elle a l'air tellement plus en place que lui. Elle a toujours été plus forte que lui de toute façon, il se serait largué lui-même des années auparavant s'il avait pu. Tout en son regard respire l'assurance, pourtant ses gestes la trahissent. Elle lève une main tremblante, hésitante et il se sent soulagé. Moins seul mais pas mieux. Pas mieux. Tu m'as déjà oublié? Elle brise le silence. Elle brise tellement de choses en laissant ces paroles s'échapper de ses lèvres. Elle brise cette règle tacite qui dit que c'est le fautif qui doit parler en premier. Elle brise cette règle comme toutes les autres, elle n'a jamais suivi les normes Azel. Elle régit son monde comme elle l'entend, et il attend. Sa décision, son sort, la suite de leur histoire sans fin. Ni règles. Sympa, le look d'sdf. Il est tellement omnibulé par elle qu'il en a oublié de cligner des yeux. Il suit son regard et il bute sur ses vêtements de la veille. Froissés, abimés, pas frais. Qu'allait-elle penser! Il passe une main fébrile sur sa cuisse pour épousseter une poussière qui traine. C'est ridicule. Il est ridicule. Lui qui avait espoir d'être dans ses plus beaux habits de lumière le jour où il aurait enfin le courage de croiser son chemin, c'était plutôt loupé. Il entretenait son look négligé depuis des semaines, cheveux mi-longs que son frère lui avait copié, lunettes de soleil opaques, jean troué. La vraie panoplie du mec pas bien, humain. Dis quelque chose Blair, réagi... 'C'est Sawyer qui m'a influencé' lui brûle les lèvres. Mais une petite voix lui souffle que ce n'est pas ce qu'elle a envie d'entendre. Sa jambe gauche prend une initiative et s'avance vers elle, la droite ne tarde pas à suivre. C'est sa façon de réagir, traverser la route et se rapprocher d'elle. Il s'arrête à quelques centimètres du perron, v'la pas que sa jambe gauche a encore pris les choses en main. Elle a décidé de s'arrêter. Elle se prend pour qui celle-là. Tu sais quoi? C'était une mauvaise idée, j'vais- j'vais y aller... dit-elle à peine a-t-il rejoint son côté de la route. Il se sent bête, il est muet, aucun son ne sort de sa bouche et aucune anecdote digne de ce nom ne lui vient à l'esprit. Eux qui avait l'habitude de connaitre leurs moindres secrets se retrouvent incapables de parler de la pluie et du beau temps. Plus réactive que lui, elle se lève et c'est lui qui se laisse tomber sur ces marches. Reste. sent-il sa bouche articuler. Comme un cri du coeur aspiré, inaudible. Le regard dans le vide, sa tête soutenue par ses poings, il a l'air complètement ailleurs. Un frisson le parcourt et il reprend ses esprits. Alors doucement il tourne la tête vers elle. Vers Azel. Il affronte son regard pour la première fois, sans le fuir, et c'est comme s'il rentrait à la maison. S'il te plait... ajoute-t-il, les paumes inconsciemment levées par le ciel. Impuissant. Il a envie de lui sourire, de la prendre sur ses genoux, de lui dessiner des rêves sur les bras. Mais elle a l'air si frêle, il a peur de la briser à coup de maladresses. Il lui indique la place à côté de lui, il faut bien commencer quelque part. Elle avait fait l'effort de venir jusqu'à lui, elle lui avait tendu la plus belle perche. C'était à son tour de savoir l'attraper et en faire bon usage. J'espère que tu venais pas voir Alaïs. Il tente de blaguer comme il peut, réalisant soudain qu'il aurait l'air bien con si elle lui répondait, qu'effectivement, elle n'était point là pour lui. Comment tu vas depuis... Il laisse sa phrase en suspens parce qu'il ne sait pas vraiment comment qualifier la dernière fois qu'ils s'étaient vus. 'Comment tu vas depuis que j'ai brisé tout ce qui nous restait et que j'ai fui comme un lâche devant tes pleurs' ne lui semblait pas comme la répartie la plus appropriée. J'osais pas t'appeler. finit-il par avouer. C'est à elle d'avoir le regard fuyant et à lui de scruter son visage à la recherche du moindre changement. Mais il n'y en a aucun, elle est toujours aussi belle avec ses yeux rieurs et sa peau porcelaine. La rue est bruyante, imposante. Mais aucun d'eux ne fait signe de bouger. Parce qu'un perron c'est un peu comme un banc. Et les bancs c'est un peu comme leur histoire. Rouillés, bancals, abimés. Rémanents.
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Azel Mercieca
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyMer 22 Oct - 2:08


I keep on running, keep on running, and nothing works
I can't get away from you, no
I keep on ducking, keep on ducking, and nothing helps
I can't stop missing you, yeah


Perdue. Fanée. Comme le coquelicot oublié dans un champ désert. Le coquelicot qui à chaque bourrasque de vent, égare un nouveau pétale. Qui à chaque coup du temps, s'écorche un peu plus. Le coquelicot qu'il a cueilli... Tout en elle lui crie de partir. Alerte à la tempête. Mais elle est trop faible que pour esquisser le moindre geste. Et pourtant, elle regarde quand même, là-bas, au loin. Le quelques mètres la narguent de toute leur supposée facilité. Elle n'aurait qu'à disparaître au coin de la rue et tous les deux, ils reprendraient le cours de leurs vies comme si rien ne s'était passé. Un semblant d'illusion. Sauf que ces quelques mètres lui paraissent physiquement impossible. Surtout quand en la frôlant du regard, il s'assied à son tour sur les marches. Surtout quand enfin, elle peut sentir son odeur, celle qu'elle connaît par cœur. Un mélange de citron, d'épices, de sécurité et de lui. Celle qui avant l’apaisait, celle qui maintenant la fait imploser en mille morceaux. Elle se brise, toutes ses couleurs s'effacent et elle ne voit plus qu'en Blair. Et ça fait mal. Ça fait peur. Elle ne veut pas replonger aussi facilement. Le poker, flash furtif dans son esprit, comme un électrochoc. Elle frisonne alors que l'air est doux, le soleil l'éblouit alors que la banquise se fraie doucement un chemin jusqu'à elle. Elle est prisonnière de sa propre tempête intérieure, coincée sur son radeau et les vagues la heurtent les unes après les autres. Blair s'assied sur la marche, elle est debout. Elle s'assied, il est debout. Cycle infernal. Elle se demande si c'est encore un signe. Si ça détermine leur histoire, s'ils sont destinés à être séparés à la toute fin, si c'est ça la vraie réponse. Reste. Le mot résonne dans sa tête, roule sur sa langue, tangue dans son ventre. Elle se tourne brusquement vers lui. Sa voix. Un peu trop lente, rauque et douce à la fois. Elle secoue légèrement la tête de gauche à droite en soutenant son regard. Elle ne peut pas rester, c'était complètement con. Irréfléchi, impulsif. Et pourtant, elle sent qu'au fond d'elle, elle est en train de craquer. Sa banquise se fissure déjà. C'est qu'un mot. Elle se trouve pathétique. Sa voix lui a manqué. Il lui a manqué. S'il te plait... Elle dit non mais elle va quand même se poser à côté de lui. Elle choisit la marche en dessous de la sienne. Comme si il y avait une raison particulière, comme si elle essayait de lui faire passer un message implicite que même elle ne comprend pas parfaitement. Elle s'assied en prenant soin de laisser des tonnes de centimètres entre leur deux corps. Elle se fait toute petite, ses doigts tapent en rythme sur sa cuisse. Les feuilles au loin vrillent doucement. Dix minutes maximum... En vérité, elle n'a rien de particulier à faire. C'est juste sa façon à elle de se rassurer. Une excuse déguisée. Une échappatoire si jamais elle se laisse entraîner, une sortie de secours. Elle ne se fait pas confiance. Pas quand il s'agit de Blair. Cause perdue. J'espère que tu venais pas voir Alaïs. Elle se reconcentre vers l'horizon et ses yeux fixe un point inexistant, droit devant elle. Les feuilles dansent en rythme avec le vent. Elle en observe quelques-unes flirter avec les bourrasques jusqu'à venir se mourir sur le sol. Elle les scrute intensément, parce qu'elle ne veut pas, peut pas tourner la tête. Elle devine les jambes de Blair dans le coin de son champ de vision et c'est déjà trop. J'tiens un minimum à ma vie. Elle tente un sourire mais ça tombe à l'eau. Elle joue le jeu parce que ça l'empêche de se perdre dans ses émotions. Elle joue le jeu mais elle se fane encore un peu plus. Comment tu vas depuis... Elle le regarde à nouveau. Elle l'observe observer l'horizon, perdu dans ses songes. Elle pense au mur, aux cinq lettres, à l'alcool. Ses iris glissent sur son visage. Elle pense: 'je crois que j'ai oublié comment faire pour vivre sans toi', elle dit: Bien. J'ai un nouveau boulot... Et toi? Le silence enveloppe son mensonge, tout ce qu'elle élude, tout ce qu'elle esquive. Sale mirage éphémère. J'osais pas t'appeler. Elle baisse les yeux. J'aurais répondu. Son ton l'a trahi. Blessé, écorché. Elle aurait voulu qu'il le fasse. Elle ne voulait pas la lune, juste un bout de son temps, un fragment de sa voix, un morceau de lui. Une preuve qu'il pensait toujours à elle, même si c'était pour une connerie, même si c'était sans fond. Elle avait espéré. Mais non. Rien. T'oses me parier mais me parler, non, c'est trop dur. Elle remet le sujet sur le tapis comme il l'y a vulgairement balancé. Ça lui trotte dans la tête à longueur de journée. Ça bouscule ses pensées. Parfois j'me dis que je t'aimais plus que tu ne m'aimais... Ses mots se cognent les uns aux autres. Elle parle trop vite, au passé. Et ça sonne tellement faux, à tel point que ça l'a fait grimacer. Elle veut le provoquer. Elle veut qu'il réagisse. Qu'il s'énerve, qu'il crie. Quelque chose. Son sang commence doucement à bouillir sous ses veines et elle parle sans vraiment réfléchir. Elle tourne tout son corps vers lui et ses traits sont tendus. Le rythme de ses doigts s'embrase. Tu joues encore? Elle a pas besoin de préciser. Elle sait qu'il sait.
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyMer 22 Oct - 6:48


Cos you think nobody sees what you're doing to me
I'm telling you guilt is in your eyes
I hate what you've done, what you've made me become
No sleep, face the night


Bien. J'ai un nouveau boulot... Et toi? ‘J’rate mon année comme jamais parce que l’école me sert plus d’hôtel que d’antre pour mon épanouissement intellectuel, mon frère refuse de me parler parce que je mets ma sœur de côté et j’squatte chez Sawyer tel le vieux soulard qui évite sa réalité. Et toi t’oses me dire que tu vas bien ?’  Bien. Elle va bien. Comment peut-elle aller bien ? Et même si ça sent le mensonge à plein nez, comment peut-elle ne serait-ce que prononcer cette phrase sans buter sur chaque syllabe ? Lui en est incapable. Il évite ces questions à la con tel le funambule de la sourde oreille et s’en sort généralement avec un ‘Oh tu sais ce qu’on dit, quand il fait beau...’ accompagné d’un grand sourire hypocrite. Quand il fait beau quoi ? Quand il fait beau rien du tout, mais les gens sont toujours trop bien élevés pour se laisser abattre et prétendent connaître le fameux dicton. J'osais pas t'appeler. C’est tout ce qu’il trouve à lui répondre. Parce que lui ne va pas bien. Alors il fait ce qu’il sait faire de mieux, ignorer le problème jusqu’à ce qu’il finisse par disparaître de lui-même. C’est bête à dire mais c’est un peu ce qu’il avait fait avec Azel en patientant près d’un mois avant de tout lui avouer. À son grand désespoir, rien n’avait disparu et l’attente n’avait pas arrangé son cas. J'aurais répondu. ‘Pourquoi tu mens’ lui brûle les lèvres. Elle n’aurait pas répondu parce qu’elle non plus ne va pas bien. Son égo lui ordonne de soutenir qu’elle avance sans lui et sans souci. Nouveau boulot, nouvelles habitudes, nouvelle réaction. Nouveau mec ? Parce qu’Azel, elle n’aurait jamais répondu avant. Éteindre son téléphone pendant des jours après une dispute était sa façon à elle de lui faire comprendre qu’il était allé trop loin. Il tourne la tête vers elle, l’incompréhension se lit sur son visage. T'oses me parier mais me parler, non, c'est trop dur. Il a les yeux qui bondissent hors de leurs orbites. Ces accusations le blessent profondément. Lui qui pensait apercevoir la lumière blanche au bout du tunnel en la trouvant sur son perron, avec son auréole de libération autour de sa chevelure d’ange. Encore une fois il s’était bien foutu le doigt dans l’oeil. Parfois j'me dis que je t'aimais plus que tu ne m'aimais... Elle allonge les piques les unes après les autres. Cet air nonchalant ne colle pas au personnage. Qu’est-ce qu’elle cherche. Où va-t-elle. Tu joues encore? Bien sûr qu’il joue encore. Et plus même. Elle le sait très bien. Elle le prend pour un con. Elle le provoque. Et ça marche. Ça marche parce que face à Azel il devient ce garçon à fleur de peau, parce qu’avec elle il ne contrôle rien, il encaisse et avise sur le moment. Ses émotions ont la main sur lui, dans les bonnes comme dans les mauvaises situations, et il y avait laissé des plumes plus d’une fois. Où est-ce que tu veux en venir Azel. Son ton est sec, son visage contrarié. Et juste comme ça, il s’est fermé. Comme un nuage passe, comme une brise d’air frais pendant la sécheresse, comme un battement de cils. Ses paumes ne sont plus tournées vers le ciel mais ses bras croisés sur sa poitrine. P’t’être qu’après tout elle n’est pas venue lui tendre une perche de réconciliation. P’t’être qu’elle est venue remuer le couteau dans la plaie. Un couteau rouillé dont la lame a été trempé dans du jus de citron. P’t’être qu’elle veut juste le faire souffrir comme il l’a fait souffrir. Et ça l’énerve. De penser qu’elle pourrait la jouer aussi mesquine le met hors de lui. Quel duo. Qu’est-ce que tu veux que j’te dise, que j’me tue à devenir un homme meilleur chaque jour dans l’espoir que tu daignes m’adresser de nouveau la parole dans un futur lointain et incertain ?  Alors c’était donc ça leur nouveau jeu, ‘frappe le plus fort fais-moi le plus mal’. Qu’est-ce que tu veux entendre ? ‘Tu veux savoir que je joue encore ? Tous les jours, toutes les nuits. Tu veux entendre que je dors six jours sur sept chez Sawyer et que je passe la moitié de mes journées avec un taux d’alcoolémie supérieur à celui de l’ensemble de la population russe ? Tu veux écouter quand j'te dis que tu me manques tellement que je me réveille la nuit, à bout de souffle, le coeur dans un étau? Non, tu veux pas, tu veux juste vider ton sac et rentrer chez toi le cœur un peu plus léger. Peu importe si moi je reste à terre dans cette histoire. J’suis pas ton punching ball humain Azel.’ Je sais que j’ai beaucoup de choses à me reprocher mais tu ne peux pas me remettre sur le dos tous les malheurs du monde. Son ton est dur, la colère le gagne. Assis sur le perron, il gratte frénétiquement ses genoux à travers son jean pour évacuer cet ouragan de colère qui se forme en lui, pour ne pas le laisser s’échapper à travers ses mots. J'ai plus grand chose à perdre à continuer de jouer de toute façon. finit-il par assumer. Il ne la regarde plus. Il fixe ses genoux, ses chaussures, les cailloux de son porche. Mais il ne la regarde plus. L’amant meurtri du début de la conversation a fui.
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Azel Mercieca
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyJeu 23 Oct - 23:47


Cut me down, I'll do the same
You drive me insane
Now we're screaming just to see who's louder
So why do we try?


Elle est en ébullition, 120 degrés, consumée. Ça fausse son raisonnement, ses pensées, ses gestes. Tout. Elle s'efface. Il n'reste plus qu'une pâle copie. Elle ne réfléchit plus, elle se laisse emporter par les braises qui habitent son esprit. Elle ne contrôle plus rien. Rien du tout. Sa raison s'envole en fumée alors que la colère monte en elle. Tout s'écroule. Elle le regarde s'enflammer à son tour, impuissante. Tournée face à lui, du feu au fond des yeux. Où est-ce que tu veux en venir Azel. Elle détourne le regard, elle ne peut pas supporter d'être la source de tout ça. Tous ces sentiments à la con qui se mélangent en une seule phrase. Elle l'a blessé. Elle regrette déjà. Crédibilité zéro. Où est-ce qu'elle veut en venir? Qu'est-ce qu'elle veut? Même elle, elle n'est pas vraiment sûre de savoir. Une réaction? Des réponses? Lui? Ses mots vibrent au coin de son oreille. Ils reviennent encore et encore comme un mantra sans fin. Ils flottent autour d'elle, l'enfoncent petit à petit sous l'océan danois. Son ton froid lui glace le sang, lui griffe le cœur. Elle n'est pas venue pour qu'ils se tuent verbalement, la situation est déjà assez merdique comme ça. Mais il prend vie, enfin, il réagit. Et si pour ça elle doit mourir un peu plus dans le processus, si elle doit la jouer sale et s'il finit par la détester complètement, alors tant pis, elle assumera. Elle continuera jusqu'à ce qu'elle voit à nouveau cette lueur au fond de son regard. Elle ne sait pas trop quoi répondre, elle opte pour : A ton avis? Mais à ton avis, quoi? Quoi? C'est le feu en elle qui parle. Elle tente un regard furtif vers lui. Blair. Elle se mord l'intérieur de la joue, le goût du sang vient se glisser entre ses lèvres scellées. 'Craque pas putain, craque pas.' Qu’est-ce que tu veux que j’te dise, que j’me tue à devenir un homme meilleur chaque jour... Elle ferme ses yeux un moment. Ses bras viennent encercler ses genoux qu'elle ramène, tremblante, contre sa poitrine. Elle inspire profondément en enfouissant sa tête dans ses bras. 'Craque pas.' Elle inspire. Arrête. C'est qu'un chuchotement, étouffé par sa fureur, par sa colère. Elle se cache du monde. Elle se cache de lui. 'Craque pas.' Elle plisse encore un peu plus fort ses yeux. Y'a des lumières blanches qui dansent derrière ses paupières closes. Il ne s'arrête pas, il ne l'écoute pas, elle tombe un peu plus à chaque mot. ... dans l’espoir que tu daignes m’adresser de nouveau la parole dans un futur lointain et incertain ? Elle relève la tête, ses yeux sont rouge sang. Elle entrouvre ses lèvres, elle attend les mots. Mais ils sont coincés, loin, emprisonnés. Arrête... C'est faible, des lettres coincées dans un souffle de vent. C'est presque inexistant. Elle est perdue en pleine mer. Sans bouées, sans radeau, elle se laisse emporter, étendue sur l'eau salée. Qu’est-ce que tu veux entendre ? Les mots se débloquent. J'veux que tu me dises que tu peux remonter le temps, j'veux que tu m'dises que tu vas faire les choses différemment. J'veux que tu m'aim- Sa voix se brise sur la fin, elle s'éteint sans prévenir. Lointain souvenir. Elle la laisse s'envoler sans tenter de l'attraper. Je sais que j’ai beaucoup de choses à me reprocher mais tu ne peux pas me remettre sur le dos tous les malheurs du monde. Le ton sec, crû de sa voix la fait flancher. Son dos vient s'écraser contre la rambarde de l'escalier. Sa main la démanche, elle doit se faire violence pour ne pas la laisser se frayer un chemin jusqu'à celles de Blair qui s'agitent. Elle avale difficilement sa salive. Un nouveau frisson lui parcoure le corps. Elle le regarde. J'ai plus grand chose à perdre à continuer de jouer de toute façon. Un coup de poing. Elle le sent venir s'écraser juste au-dessus de ses poumons. Pendant une fraction de seconde, elle oublie de respirer. Elle oublie. Tout. Elle a envie de crier 'Tu m'as moi Blair. J'essaie de me détacher de toi mais j'y arrive pas. J'suis là, encore, toujours.' Mais tout ce dont elle est capable de faire, c'est enfoncer ses ongles un peu plus fort dans la paume de sa main. Se raccrocher à la douleur pour oublier qu'un torrent menace à chaque seconde de dévaler ses joues. Elle veut pas pleurer, pas encore. Pas comme la dernière fois. Elle a ce besoin stupide de lui prouver qu'elle est forte, qu'elle supporte. Qu'elle est la dernière à souffrir dans cette histoire. Des conneries. Tout se fissure. Elle détourne le regard, elle discerne à peine la rue qui s'étend devant elle cachée sous un voile d'eau salée. T'as tort. Sa voix chavire. Elle secoue sa tête en abaissant sa tête, un rire nerveux s'échappe d'entre ses lèvres. Un seul. Court, brusque, déplacé. T'as tellement tort, tu t'rends pas compte. Elle relève la tête, le ciel est bleu. Un gosse passe devant eux. Il les regarde. Elle croise son regard. Elle se demande ce qu'il voit, comment il les décrirait? Deux étoiles brisées. 'Pleure pas putain.'  Pourquoi tu crois que j'suis là? Ils sont assis à moins d'un mètre l'un de l'autre et pourtant des kilomètres les séparent. Si tu savais, tu te foutrais de moi... Ses sourcils la trahissent, ils se froncent alors que sa voix tremble crescendo. Ça fait une heure que j'suis là. J'étais même pas sûre que tu viendrais et j'ai attendu... Ses pieds font un bruit sourd alors qu'ils butent sur le sol en bois. Merde Blair, j'y arrive pas... Elle enfouit une nouvelle fois sa tête dans ses bras. 'Bravo. Grande dis' et félicitation du jury. T'as tout fait foirer.'
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Blair Samuels
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyLun 3 Nov - 9:19


So they dug your grave and the masquerade
Will come calling out at the mess you made
Don’t get too close it’s dark inside
It’s where my demons hide


J'veux que tu me dises que tu peux remonter le temps, j'veux que tu m'dises que tu vas faire les choses différemment. J'veux que tu m'aim- Mais lui ne veut pas. Non, il apprécie particulièrement cette situation, a trouvé une certaine paix dans ce mode de vie nomade. Dans toute cette merde ambiante. Foutaises. Il donnerait ce qu'il a de plus cher pour revenir en arrière et réparer ses erreurs. Le problème c'est que ce qu'il a de plus cher, c'est Azel. Et on en revient toujours à la même impasse, aux mêmes démons. Mais je voudrais Azel! hurle-t-il, comme un cri du coeur. Il ne supporte plus ses reproches. Il les vomit, les saigne. À moins qu'il ne les laisse l'engloutir, l'étouffer. Ses reproches lui imposent le silence mais il ne veut pas. Lui aussi veut s'exprimer, se défendre. S'énerver. Je voudrais tellement mais je ne peux pas. L'ironie a laissé place à la colère. La rancoeur presque. Ses paroles se font hachées. Comme si à chaque inspiration il s'accordait quelques secondes de sursis pour ne pas exploser en morceaux. Il parle plus lentement que d'habitude, il tente de contrôler sa respiration, son pouls, ses poings prêts à fuir. J'ai plus grand chose à perdre à continuer de jouer de toute façon. T'as tort. Rire nerveux. Rire traitre. Rire briseur de coeur. T'as tellement tort, tu t'rends pas compte. 'J'ai tord. Bien sûr que j'ai tord. J'ai l'impression que tout ce que je sais faire avec toi ces derniers temps c'est avoir tord. Et merder. Et avoir encore tord d'avoir merdé.' Une pluie de reproches se déversent à nouveau sur son dos courbé, abattu. Pourquoi tu crois que j'suis là? Un sourire mesquin se dessine timidement sur son visage mais il le chasse immédiatement et répond, le coeur au bout des lèvres. J'en suis à me demander si ce n'est pas pour remuer le couteau dans la plaie Az. Mensonge avoué à moitié pardonné? À quoi bon s'obstiner à lui mentir, elle ne le croit plus même dans ses éclairs d'honnêteté et de lucidité. Si tu savais, tu te foutrais de moi... Ça fait une heure que j'suis là. J'étais même pas sûre que tu viendrais et j'ai attendu... Merde Blair, j'y arrive pas... Pardon. Parce que j'ai l'air d'y arriver moi? s'indigne-t-il dans un tourbillon de boucles brunes. Il pousse sur ses mains pour se tirer de ce perron. Parce c'est ce qu'il fait, il ne se lève pas, il fuit ces marches. Il les fuit comme il avait fuit la confrontation avec Azel tant de fois. Il se tire. Mais il ne veut plus fuir. Il veut assumer. Il veut comprendre. Il veut porter ses couilles pour une fois, et tant pis si c'est douloureux. Ses épaules se haussent et ses bras retombent, ballants, au rythme de ses hallucinations oratoires. Regarde-moi Azel. lâche-t-il tout penaud, soudain conscient de l'absurde de la situation, de leur scène. Conscient de son propre ridicule. Il joint les gestes à la parole et laisse son regard vagabonder entre son jean déchiré, sa chemise tâché et sa montre déréglée. Regarde-moi. Il a envie de coller son visage au sien, de tourner son doux visage et de planter son regard dans le sien. Avant il pouvait s'y perdre pendant des heures à chercher un sens à leur vie, à leur histoire, à leur futur. Maintenant il est incapable de le soutenir plus d'une seconde sans déclencher la tempête des papillons destructeurs dans son corps. Les papillons de l'Amour qu'ils disent. Ils le bouffaient plus qu'ils ne le ravissaient. Alors c'est ça l'Amour? Celui avec un grand 'A'. Celui qui te fait souffrir autant qu'il te satisfait. Celui qui te consume. Celui qui te détruit, à petit feu, mais celui vers lequel tu cours, le sourire aux lèvres, prêt à tout subir. Prêt à tout affronter pour l'Amour. Stupide Amour. Tu crois vraiment que j'ressemble à un mec qui a sa vie en mains? Il fait les cents pas en cognant dans des petits cailloux à intervalles réguliers. Il tente de mettre les mains dans ses poches mais échoue lamentablement. Il n'en a plus, elles aussi trouées par le va et vient des cartes, des cigarettes, des pourboires pour Garett. Merde Azel je ressemble à rien. Bonsoir, je me présente je suis Mme Réalité et je suis venue te pourrir ton avenir. Il se sent stupide. Et sans défense. Il se sent vulnérable parce que personne n'est capable de l'atteindre comme Azel. Personne ne peut le blesser avec de simples paroles comme elle le fait. Et elle le faisait à ce moment même. Pourtant je ne suis pas la à t'attaquer lâchement après t'avoir fait baisser ta garde. termine-t-il en tapant un peu plus fort, dans un rocher un peu plus gros. Il rebondit sur leur boite aux lettres en métal dans un bruit sourd et vient s'écraser dans le rétroviseur du scooter de Micah, garé devant la maison. Celui-ci se brise en autant de morceaux que Blair. Génial, juste ce qu'il manquait. Sa colère l'assomme, son désespoir le noie et son amour le consume. Tout ce qu'il désire c'est un peu d'honnêteté de leur part, à tous les deux. Fini les coups bas et les poignards dans le dos en guise de joker. On va nulle part Azel. On va dans l'mur, on s'enfonce, on s'détruit mais regarde-nous? Il reste plus rien à détruire, tout à reconstruire. Et pourtant on s'obstine. Pourquoi Az, pourquoi. Sa question est rhétorique mais son regard pour elle plein d'amour et d'espoir. Et de pardon. Parce qu'il reste tout de même conscient qu'il est le plus gros fautif dans cette histoire, dans cette épopée qu'est Bazel.
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyMar 4 Nov - 1:22


Oh, I'm a mess right now
Inside out
I can't work it out
How going through the motions
Going through us


Elle tente de se raccrocher à ses souvenirs, à ses fragments volés; les traits de son visage qui dansaient avec le soleil un matin d'été, le grain rouillé de sa voix quand il émergeait du sommeil, la façon dont il la regardait, les mots qu'il n'avait que pour elle, ces moments qui leur appartenaient. Mais tout s'effrite, aucune prise, elle dérape. Il lui balance ses mots aussi tranchants que des lames de rasoirs au visage et elle ne peut qu'encaisser. Le regard baissé, les lèvres figées. Mais je voudrais Azel! Ses paupières se verrouillent sous l'impact violent de sa voix. C'est comme s'il lui tirait dessus, une balle de plomb dans le cœur. Elle a des fourmis qui remontent dans sa jambe droite, le souffle court et les traits tendus. Il crie et elle s'efface comme la craie sur l'ardoise. Elle fixe le vide en espérant que tout s'arrête, en priant pour qu'il tue l'averse. Mais il continue de déverser son torrent de sentiments. Elle emprisonne l'ongle de son pouce entre ses dents. Elle trésaille. Je voudrais tellement mais je ne peux pas. Elle se cache derrière la barrière que forment ses bras et ses illusions. T'es presque crédible Blair... Son ton est cassant, grinçant. Mais l'expression brisée de son visage fausse l'effet espéré. Elle se tue mentalement. Ses traits traduisent toute l'exaspération qu'elle éprouve envers elle-même. Mais elle ne peut pas s'en empêcher, ça sort d'entre ses lèvres sans qu'elle ne donne son accord. Dominée par ses propres mots. Il ne comprend pas, il ne comprend rien. Elle essaie de faire tomber le masque mais il n'écoute pas, il n'écoute rien. Il a tort. J'en suis à me demander si ce n'est pas pour remuer le couteau dans la plaie Az.  Elle hoche la tête en avalant difficilement sa salive, les yeux noyés, la gorge nouée. Elle le mérite. Elle essaie une nouvelle fois de le faire lire entre lignes, elle veut qu'il comprenne, c'est pour lui qu'elle est là, parce qu'elle ne peut pas continuer sans lui, elle n'y arrive pas. Parce que j'ai l'air d'y arriver moi? Elle l'entend bouger à côté d'elle. Il s'agite et elle reste stoïque. Les graviers se froissent sous son poids alors qu'il s'éloigne d'elle un peu plus encore. Des continents les séparent. J'ai jamais dit le contraire Blair... Ses mots se mélangent à ses larmes et rien n'a plus de sens, elle n'a plus de sens. Plus de direction. Dérive totale. Regarde-moi Azel. Il baisse d'un ton, sa voix se radoucit mais pour elle c'est encore pire, elle se sent davantage coupable. Elle plisse un peu plus les yeux, elle se ferme un peu plus au monde. Loin des yeux, loin du cœur pas vrai? Regarde-moi. 'Et toi, bats-toi pour moi'. Elle aimerait pouvoir lui tenir tête, mais avec lui, elle perd toute crédibilité. Elle relève lentement sa tête. D'un geste brusque elle écrase la larme qui perle sur sa joue. Ses traits sont inexpressifs, elle est vidée. Elle laisse ses pupilles glisser sur la silhouette du brun. Et puis elles reprennent leur chemin jusqu'à son visage. Elle le regarde s'observer et l'expression qu'il arbore lui brise un peu plus le cœur. Elle, elle voit à travers les habits troués, la dégaine de tueur en série, le semblant de moustache, elle voit Blair. C'est tout. Tu crois vraiment que j'ressemble à un mec qui a sa vie en mains? Son masque se fissure, ses lèvres tremblent, elle soutient son regard. Jusqu'à le regarder voguer devant elle sans interruption. Ses allers et venues lui font tourner la tête mais elle ne dit rien, elle attend. Merde Azel je ressemble à rien. Ses sourcils se froncent. Pourtant je ne suis pas la à t'attaquer lâchement après t'avoir fait baisser ta garde. Le caillou va percuter le rétroviseur et elle sursaute alors qu'un gémissement s'échappe d'entre ses lèvres. Génial, juste ce qu'il manquait. Elle regarde les morceaux de verre pleuvoir sur le sol, son genou sautille nerveusement. Donc c'est ma faute c'est ça? Aucune émotion dans sa voix, monotone, effacée, résignée. De tout ce qu'il vient de dire, elle ne retient que ça. Parce que c'est plus facile de fuir que d'affronter. Putain mais j'suis trop conne. Sa bouche se tord, elle pouffe, elle pleure, carnage. Ses doigts se referment sur la rambarde du perron alors qu'elle se hisse à son tour jusqu'à ses pieds. Elle s'approche de lui rapidement alors qu'il parle avec une douceur presque incompréhensible vu la situation. Elle n'arrive pas à soutenir son regard. On va nulle part Azel. On va dans l'mur, on s'enfonce, on s'détruit mais regarde-nous? Il reste plus rien à détruire, tout à reconstruire. Et pourtant on s'obstine. Pourquoi Az, pourquoi Elle n'arrive pas à soutenir son regard, ses pupilles tombent sur son torse. Et c'est là que ses paumes atterrissent. Elle le pousse, de toutes ses forces. Parce qu'elle lui en veut, parce qu'elle ne trouve rien de mieux à faire que de le défier physiquement, parce qu'elle veut le toucher aussi, un peu. Même furtivement, même pour quelques secondes seulement. Parce qu'on est con. Elle le repousse une nouvelle fois, son pull glisse sur la peau bronzée de son épaule. Ses poings s'écrasent contre le ventre du bouclé, encore et encore. Elle perd son souffle, sa voix déraille Parce qu'on est plutôt doués pour ça... Elle n'est plus qu'une rivière sans fin, elle frappe sans conviction juste pour la forme et puis parce qu'elle a mal aussi. Parce qu'elle n'arrive pas à s'arrêter. Parce que j'te veux Blair, parce que t'es la réponse à mes questions mais aussi la source de tous mes problèmes. Ses poings viennent se heurter une dernière fois à son ventre musclé. Elle a froissé son t-shirt, alerté quelques passants, effrayé un chien. Et au loin, le soleil brûle toujours. Elle inspire bruyamment. Ses pupilles figées sur ses paumes qui gisent sur le torse de Blair.
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyJeu 6 Nov - 9:02


I know I have a fickle heart and a bitterness,
And a wandering eye, and heaviness in my head,
But don't you remember?
The reason you loved me before


Donc c'est ma faute c'est ça ? La porte de prison et la lame tranchante. Deux objets qui ne s'accordent pas. Comme Azel et Blair. Deux êtres que tout oppose. Elle aime le baseball, lui le football américain. Elle trempe ses frites dans le ketchup alors qu'il les tartine de moutarde. Elle est lève-tôt, lui couche-tard. La blonde, le brun. La douce, l'hyperactif. Comment s'étaient-ils trouvés en premier lieu? Ils ont trouvé leur équilibre, dans l'hécatombe de leurs vies respectives. Jeunes, heureux, amoureux. Inconscients. Et un matin, comme passe l'hiver, les illusions des débuts s'évaporent et il ne reste plus que la triste réalité. Elle est plus explosive que discrète. Il est plus déconneur que bon vivant. Mais il est trop tard. La machine est lancée, ils sont coincés dans ce tourbillon de frasques et de pardon et de peine. Et d'Amour. Mais tout cet amour, eux, ils savent pas quoi en foutre. Ils le prennent à l'envers et se le balancent à la figure. 'Tiens, voila, je t'aime, fais-en ce que tu veux.' Mais ça fonctionne pas comme ça l'Amour les enfants. Putain mais j'suis trop conne. L'Amour ça se préserve, ça s'entretient comme une fleur précieuse. Ça se cultive, ça se ravive. Ou Il se consume. Et Il meurt. Le problème avec Bazel c'est que leur flamme est putin de vivante, à danser au rythme de leurs soupirs. Elle est vivante, brillante. Et eux, ils n'arrêtent pas de se brûler. Dis-pas ça. Un murmure. Un souffle. Une habitude. Il la contredit par instinct mais dans le fond il sait qu'elle a raison. Elle est conne, conne de s'obstiner à rester avec un con comme lui, elle qui vaux tellement mieux. Et lui est con, con de la laisser persévérer, de la laisser tout accepter. Quel couple. On va nulle part Azel. On va dans l'mur, on s'enfonce, on s'détruit mais regarde-nous? Il reste plus rien à détruire, tout à reconstruire. Et pourtant on s'obstine. Pourquoi Az, pourquoi. Il assiste en slow motion à son propre spectacle. Ils les voient s'agiter, s'accuser, s'enfoncer. Elle le rejoint et s'arrête à quelques centimètres de son corps. Il aimerait en connaître la suite de cette histoire. Savoir dans quel mur il fonce. Parce qu'on est con. Et ses paumes viennent se cogner contre son torse. Électrisé. Abasourdi. Impuissant. Une décharge lui traverse le corps à chacun de ses coups. Il n'écoute plus, il ressent. Cette douleur physique, son coeur qui se brise littéralement à chacun de ses mouvements. Ses yeux se ferment sous cette vague de sentiments contraires qui le submerge. Arrête. tente-t-il de riposter. De la calmer. Mais il n'y a plus rien à calmer, la tempête se déchaine et il ferait mieux d'encaisser, de la laisser déverser sa haine. Avant que ça la bouffe, avant que la rancoeur n'enterre ce qu'il reste d'eux. Parce qu'on est plutôt doués pour ça... Elle non plus ne s'écoute plus. Azel, arrête. Son cri de secours se confond avec sa respiration saccadée. Parce que j'te veux Blair, parce que t'es la réponse à mes questions mais aussi la source de tous mes problèmes. Et juste comme ça, toutes ses plus grandes peurs prennent vie devant ses yeux. Brisée. C'est tout ce qu'il reste d'elle, un bout d'femme brisée par l'Amour. Et il se déteste de lui avoir infligé ces cicatrices irréparables. Ses poings fragiles enfermés dans les siens, il la maitrise contre son gré. Elle est là, à sa merci. Elle semble si fragile, si innocente. La faute des grands yeux perçants. Merde, ce qu'ils avaient pu lui jouer des tours ces deux là. Bab. lui échappe et on ne peut distinguer qui est plus étonné de lui ou d'elle. Cela fait si longtemps qu'il n'avait pas prononcé ces mots. Ils avaient glissé sur sa langue, dansé sur ses lèvres et chanté au creux de ses oreilles. Elle lui manque. Bab lui manque, Bazel lui manque, le Blair qu'il est avec Azel, le bon Blair, lui manque. C'est d'une évidence soudainement. Son souffle se fait court, ses mains le brûlent, ses lèvres s'agitent dans le vide. Il laisse tomber les poings d'Azel, ses mains restant suspendues dans le vide. À la recherche d'un point d'accroche, d'une bouée de sauvetage. Mais c'est elle sa bouée, et c'est lui qui l'a laissée s'éloigner, qui l'a poussée à partir. Un point chaud se déclenche dans ses paumes, là où se trouvaient celles d'Azel quelques secondes auparavant. Il regrette immédiatement de les avoir lâchées. Azel. reprend-il, les yeux clos, concentré sur ses paroles pour faire écran aux fourmis qui prennent place dans ses mains, ses avant-bras, ses lèvres... Il ouvre les yeux doucement et se passe la langue sur la lèvre inférieure. Il continue, sur un ton plus posé. Lui-même étonné, le calme après la tempête ? Je te l'accorde, on est très doués pour jouer aux cons. On est aussi très doués pour se ridiculiser dans des lieux publics. Il ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire en lâchant ces mots, en honneur à leur discussion, en souvenir à celle du Golden Park. Mais on est surtout très doués pour revenir l'un vers l'autre. Toujours. Il joue avec ses doigts, nerveux. Le son de sa voix, qui se voulait rassurant, termine crescendo. J'suis doué à rien sans toi. ajoute-t-il tout bas. Il se sent bête, c'est le moment où il devrait passer sa main dans ses cheveux couleur de blé, lui caresser tendrement la joue et mettre fin à cette querelle à coup de baisers d'excuse. Mais ses mains tremblent, hésitantes. Il les cache dans son dos, la tête baissée. Il attend sa sentence. Va-t-elle le rejoindre à moitié chemin, va-t-elle l'achever de ses poings de plume. Un élan de courage le traverse, il chasse les boucles brunes de son regard et laisse ses yeux trouver instinctivement ceux d'Azel. J'aime bien quand on est cons tous les deux quand même. L'air tout penaud d'un gosse de cinq ans, ses pupilles reflètent toute l'honnêteté de ses paroles. Les mains toujours dans son dos, il a l'air puni. Puni d'Azel.
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyDim 9 Nov - 13:59


You hold me without touch
You keep me without chains
I never wanted anything so much
Than to drown in your love and not feel your rain


Tout se mélange. Tout. C'est plus qu'un melting-pot d'émotions, de discernements, de pensées, de sentiments. La gauche, la droite, le ciel, le sol, son corps, le sien. Tout s'emmêle, se chevauche. Manège infernal. Les doigts fermes de Blair se referment autour de ses poings. Elle est à sa merci dans cette prison naturelle, un seul touché et il l'a sous son emprise. Elle est foutue. Son monde se renverse. Juste par un seul stupide contact. Celui pour lequel elle pourrait crever. Juste là, entourant ses poings fermés. Un contact fragile, prêt à disparaître au moindre geste brusque, à la moindre parole déplacée. Elle s'oblige à ne pas fermer les yeux, à ne pas se fondre dans ce paradis inaccessible. Sauf que les larmes inondent son visage et qu'elle ne sait plus trop où son corps se termine, où celui de Blair commence. La tentation est énorme et sa peau continue de brûler contre la sienne. Elle ne se rend même pas compte qu'elle arrête de se débattre. Le combat se termine sans son accord. KO. Bab. Un souffle brusque s'échappe d'entre ses lèvres. Ses ongles tuent un peu plus sa peau. La jointure de ses mains vire blanc neige. En trois lettres, elle perd le peu d'équilibre qu'il lui reste. Ses yeux sont grands ouverts, on voit le monde à travers. Elle bute sur son expression étonnée, sur ses traits abasourdis, presque autant qu'elle. Elle tente un mouvement de recul, heurtée de plein fouet par ce mot. Touché, coulé. Mais il la maintient en place. Sous son emprise. T'as pas le droit Blair. Ouais. Sauf qu'elle veut qu'il recommence. Toujours. Elle veut qu'il le lui répète inlassablement jusqu'à ce que le soleil se couche et encore après quand les étoiles dansent avec le ciel. Elle veut qu'il lui dise quoi faire aussi, elle est perdue. Elle a besoin d'un mode d'emploi, d'une marche à suivre. Elle ne sait pas. Elle le veut. Et puis la prison de ses doigts s'envole et ses mains dégringolent impuissantes dans le vide. Elle les croise sur son ventre pour stopper leur tremblement, pour cacher sa vulnérabilité. Elle est à fleur de peau. A fleur de Blair. Son regard bute sur son torse, sur le tissu de son t-shirt froissé. Azel. Elle aime tellement la manière dont il prononce son prénom. Un peu trop lentement, la dernière syllabe tirant une seconde de trop sur le temps. Elle est foutue, cassée. Une poupée démantelée. La fureur qui s'emparait de son corps il y a encore quelques secondes se dissipe sous le soleil étouffant. Les quelques débris restants l'obligent à scruter ses paupières figées. A le défier. Alors que le combat est terminé depuis longtemps. Elle s'obstine pour rien. La cloche sonne, les lumières s'effacent. Le ring est vide. Les masques tombent. Même sa colère s'est fait la malle. Je te l'accorde, on est très doués pour jouer aux cons. On est aussi très doués pour se ridiculiser dans des lieux publics. Son ton vanille lui tartine le cœur. Et ça l'énerve. Elle se sent faible face à lui. Son pied bute contre les graviers et dérape. Il vient s'écraser contre les stupides bottines trouées du bouclé. Elle se fige. Et recule d'un pas. Un peu plus de distance. Si proche mais si loin à la fois. Elle le voit sourire mais elle n'arrive pas à suivre. Les muscles de son visage sont comme inexistants. Elle détourne le regard et fixe la femme qui tente de les observer discrètement depuis l'autre bout de la rue. Bon film. Mais on est surtout très doués pour revenir l'un vers l'autre. Toujours. Son regard vogue au loin, elle passe ses doigts vacillants dans ses cheveux au goût d'ouragan. Ses larmes rebondissent au bord de ses yeux. J'suis doué à rien sans toi. Elle essuie ses joues d'un revers de manche et se jette dans son regard. Sans parachute. Chute libre. Il a cette posture de gamin. Peter Pan. Il s'emmêle les doigts à mesure que les mots quittent ses lèvres. Elle le trouve sublime. Ses pupilles glissent sur ses lèvres qui bougent en rythme avec ses mots. Elle les fixe sans vraiment s'en rendre compte. J'suis rien sans toi. Et ouais, elle n'avait peut-être pas prévu de dire ça à voix haute. Mais elle soutient son regard, elle veut voir l'effet que ça lui fait. Elle veut. Beaucoup et pas assez à la fois. J'aime bien quand on est cons tous les deux quand même. Ils se regardent alors. Son sang est essence et il est allumette. Elle est incapable de faire marche arrière. Sous. Son. Emprise. Mais ses mots. Elle a cette désagréable impression qu'il lui laisse le choix. Et les paroles de Tavi lui reviennent en tête, les nuits passées à se noyer dans l'alcool, à arpenter sa vie, à ressasser. Il lui tend les cartes. Elle n'a plus qu'à décider. Il lui laisse le choix. Sur eux. Sur tout. Le doute l’étouffe. Ses yeux dansent au fond du regard du brun. Doute qui se mêle à des incertitudes, à de l'envie, de l'hésitation. 'Fais pas le con Az.' Tavi. Elle ne sait pas quoi faire. Elle ne sait pas. Tu peux pas faire ça. Ses yeux sont un mélange de gouache bleue et verte. Elle veut peindre avec son regard. J'sais pas quoi faire... J'ai peur de l'après, j'veux pas que ça recommence. J'en ai marre d'attendre quelque chose qui n'arrivera sûrement jamais. Souffle court, yeux vacillants. C'est toujours la même chose, qu'est-ce qui me dit que cette fois-ci ce sera pas encore le cas? Elle fait deux pas en avant, ses mains tombent sur son torse, une nouvelle fois. Mais elle s'agrippe à son t-shirt. Le tissu sent la pizza cramée. Et son odeur aussi. Je sais pas si ça en vaut la peine... Et elle ment. Il en vaut la peine. Il vaut même plus que ça. Elle tire sur son tissu et tente de l'attirer à elle. Sa tête vient se heurter contre son torse. Elle ferme les yeux. Des mots mâchés, tordus, piétinés. Le doute. Tout ce que je sais c'est que j'ai besoin de toi et j'aime bien, aussi... Ses lèvres se fendent timidement -malgré ses doutes, malgré la situation de merde dans laquelle ils pataugent- en un demi-sourire. ... Quand on est con tous les deux. Elle n'ose pas relever le regard. Moment de faiblesse. Elle s'agrippe à lui et regrette aussi. Et c'est là, sous-entendu entre ses gestes et ses paroles contradictoires. Trois mots tenus captifs.


Dernière édition par Azel Mercieca le Mar 11 Nov - 21:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyMar 11 Nov - 9:07


I miss you and nothing hurts like no you.
And no one understands what we went through.
And if my words break through the wall
And meet you at your door,
All I can say is 'Girl, I mean them all.'


'T'as pas le droit Blair.' J'suis rien sans toi. Cachés sous les coups et les accusations, ces mots rassurants se frayent un chemin jusqu'à ses lèvres. Ils s'en échappent et courent jusqu'aux oreilles de Blair. Il les entend mais ne les écoute pas. D'autres mots ont retenu son attention. Des mots durs. Vrais. 'T'as pas le droit Blair.' Criards. Lumineux. Comme une insigne en fin de vie. Clignotante. Hasardeuse. Rouge feu. Logée au creux de sa tête, juste derrière sa conscience. 'T'as pas le droit Blair.' Ça clignote, ça s'éteint, lui fait croire qu'il a la paix puis se rallume. Ça le bouffe, ça le rend dingue, ça lui fait tourner tourner la tête. Ça lui rappelle tout ce qu'il s'efforce d'oublier. Comme une insigne Macdonald. En période de régime. Rouge tentation. Tu peux pas faire ça. Elle aussi ça s'passe mal dans sa tête. C'est souvent le problème avec eux, ils ne sont pas raccords. Ils ne l'ont jamais été. Les opposés s'attirent. Azel la gentille parle à Blair le borné. Blair le mignon surenchérit mais Azel la silencieuse a prit le relais.  J'sais pas quoi faire... J'ai peur de l'après, j'veux pas que ça recommence. J'en ai marre d'attendre quelque chose qui n'arrivera sûrement jamais. C'est toujours la même chose, qu'est-ce qui me dit que cette fois-ci ce sera pas encore le cas ? Je sais pas si ça en vaut la peine... Tout ce que je sais c'est que j'ai besoin de toi et j'aime bien, aussi quand on est con tous les deux. Elle s'ouvre à lui pourtant il l'entend encore, la petite voix dans sa tête. 'T'as pas le droit Blair.' Elle résonne, elle chantonne. Il ferme les yeux fort, très fort. Il secoue la tête de droite à gauche, se retourne les pensées mais rien à faire. Elle persiste. 'T'as pas le droit Blair.' T'as pas le droit de lui retourner le coeur et de revenir comme une fleur. Pas le droit de lui infliger la pire des peines et attendre d'elle qu'elle partage ses plus grands bonheurs à tes côtés. Mais surtout, t'as pas le droit de lui avouer que toute ton existence est vouée à elle, pas le droit de lui retirer le choix. Le choix de rester. Le choix de partir. Parce qu'un jour elle va partir. Une fois que tu auras essuyé toutes ses larmes et vider son visage de tous ses sourires, elle va partir. Et qu'est-ce qu'il te restera? Des regrets et des gestes manqués. Des souvenirs et du baume au coeur. De la colère et de la mélancolie. Non. Rien de tout ça. Il ne te restera plus que tes yeux pour pleurer. Et son odeur. Enivrante. Dans tes rêves, dans ton lit, dans ta tête. Elle s'accroche une nouvelle fois à lui, à eux. Littéralement. Lui qui avait mis tant d'efforts à maintenir une distance de sécurité. Littéralement aussi. Elle s'accroche, il cherche à fuir. Il étouffe. L'air lui manque. Souffle coupé. Elle enfonce sa tête dans le creux de son cou mais lui, lui cherche l'air. Elle est à ses pieds, sa carapace craquelée. Je- Les mots se coincent dans sa gorge, sèche. Hum... 'T'as pas le droit Blair.' La ferme... murmure-t-il, pour lui. Pour sa conscience. Pour son insigne lumineuse à la con. Ses mains se posent sur celles d'Azel. Hésitation. Un instant, il se laisse tenter par l'idée de lui rendre son étreinte et se laisser aller à son câlin, à son odeur, à elle. 'T'as pas le droit. Azel.' La voix a changé. L'insigne a changé. Merde, elle non plus n'a pas le droit. Elle a pas le droit de lui balancer ses quatre vérités à la figure et de courir se réfugier dans ses bras. Elle a pas le droit de se pointer sur son porche et de lui reprocher ses paroles maladroites. Mais elle l'a prit de court merde. Et elle non plus n'est pas blanche comme neige. Et elle a pas le droit. Pas le droit. T'as pas le droit Azel. Ça s'échappe. C'est redondant. Une discussion qui va dans le mur. Ils avancent d'un pas, reculent de trois. Tu peux pas dire ça. Ses mains aggripent les bras frêles de la jolie blonde et il la pousse fermement loin de son corps. Avant que ses hormones ne craquent pour lui. Tu peux pas honnêtement dire que tu sais pas si ça en vaut la peine. Ses traits sont froncés, énervés, étonnés, dépassés. Le tout en un regard. Il ne lâche pas ses bras, la maintenant à une distance respectable. Si elle venait à se jeter à lui une nouvelle fois, il ne donnait pas cher de sa peau. Tu peux pas, tu n'serais pas la sinon. Il secoue la tête en laissant ses paroles se répandre sur eux. Peut-être que sa colère n'était pas partie si loin après tout. Merde Azel, parfois j'ai presque l'impression que tu cherches à souffrir. Il en lèverait les yeux au ciel de sa propre connerie. Réflexion stupide. Mais il a mal. Elle joue avec ses émotions et il a mal. Mal physiquement. Mal psychologiquement. Mais surtout, il a mal au coeur. Son coeur brisé en milles morceaux. Il a beau les ramasser un par un, les recoller minutieusement et les couver soigneusement, ça ne prend pas. C'est cassé. J'ai fais une connerie, je me suis excusé. Un million de fois. Maintenant si tu peux pas accepter ça, y'a rien que je puisse dire qui te fera m'aimer à nouveau. Regardez-les. Deux radeaux à la dérive. Ils n'ont aucune idée de l'impact de leurs mots respectifs. Leurs maux. Il se compliquent la vie. Ils se saignent jusqu'à la dernière goutte. Et la alors, quand il ne reste plus rien à se crier, quand tout espoir est perdu, là seulement, ils avancent. Dans la bonne direction. Dans la même direction. Parce que pour le moment, ils ressemblent plus à deux amants pagayant dans des directions opposés et s'étonnant de faire du sur-place. Si seulement ils faisaient du sur-place. Blair regrette déjà ce que la colère a craché pour lui. Dégueulasses. Injustifiées. Gratuites. Il voudrait ravaler ses paroles et les enfouir loin, très loin de la barrière de ses lèvres. Mais c'est trop tard. Comme beaucoup de choses pour eux. Trop tard, le titre de leur histoire. Trop tard pour s'aimer, trop tard pour s'oublier, trop tard pour avancer, trop tard pour recommencer. Juste. Trop. Tard.
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Azel Mercieca
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyMer 12 Nov - 1:53


So it's gonna be forever
Or it's gonna go down in flames
You can tell me when it's over
If the high was worth the pain


Elle se perd dans son semblant d'étreinte. Elle s'égare pour mieux se retrouver. Mais sa technique est bancale, elle tourne en rond. Ses yeux plissés, fermés sur le monde, sur la réalité, elle le supplie mentalement, inlassablement 'Tiens-moi, bats-toi.' Pour moi. Pour nous. Malgré son mantra étouffé les mains du bouclé restent dissimulées quelque part, à des années lumières de son corps. Comme s'il avait peur de la rencontre de leurs deux peaux. Ses mains à elle la démangent. Elle doit presque lutter pour ne pas céder et s'emparer des bras du bouclé pour les enrouler autour de son corps, pour ne pas l'arracher à sa torpeur et l'attirer vers la sienne. Pour qu'ils ne fassent plus qu'un, à nouveau. Qu'ils émergent, enfin. Parce qu'il n'a pas le droit de la laisser dériver infiniment jusqu'à ce qu'elle touche le point de non-retour. Elle l'attend. Comme elle le fera toujours. Quoiqu'il se passe, quoiqu'il advienne de leur histoire, quoi qu'il reste d'eux. Et c'est tellement déprimant putain. 'Et s'il t'oublie? Tu feras quoi?' Rien. Elle ne peut pas faire autrement, elle n'a pas le choix. Elle l'a dans la peau, entre les lèvres, au fond de la gorge, au creux du cœur. Alors elle l'attend. Elle attend qu'il revienne vers elle. Il ne bouge pas. Aucun geste, nada. Seuls les battements de son cœur brise le silence dans lequel il se terre. Elle n'ose pas émerger du carré de peau sur lequel elle voudrait tellement élire domicile, juste là, entre sa nuque et son cou. Mais le temps continue de dégringoler et le fantôme du sourire qui s'était glissé à même ses lèvres s'écrase quelque part à leurs pieds. Elle se trouve tellement ridicule à continuer, à préserver alors qu'il lui échappe complètement. Elle tient de toutes ses forces, elle ne veut pas le lâcher, pas lui, pas Blair. Elle ne peut pas, ça lui paraît impossible. Il y a cette force invisible qui l'attire à lui. C'est physique. Et même plus que ça. Sans lui, elle n'est rien, juste une ombre. Bonne qu'à voguer entre les lumières, à se tordre jusqu'à disparaître à la lumière du soleil. Elle a besoin de Blair pour être Azel. Stupide, malsain, toxique. L'amour. Mais malgré tous ses efforts, il continue de lui glisser entre les doigts, petit à petit à mesure qu'elle raffermit sa prise. Il est comme le sable fin des plages d'été, plus elle essaie, plus il s'éloigne. Ses murmures griffent presque imperceptiblement son oreille. Je- Hum... Sa voix vibre à travers son torse, elle plisse un peu plus fort ses yeux. La ferme... Elle essaie d'attraper ses mots au passage mais ils lui échappent tous, elle ne tente pas de les rattraper. Ses lèvres frôlent la peau de son cou alors que ses mains viennent se poser sur les siennes. Sa respiration inégale vient s'écraser contre son épiderme doré. Il lui manque tellement, encore maintenant alors qu'elle est à quelques centimètres de lui. Ses doigts se fondent dans le tissu froissé. Elle s'accroche. Encore plus. Toujours plus. Pendant un court moment elle arrive presque à se convaincre que tout va s'arranger. Elle peut presque sentir les bras de Blair se refermer autour de son âme. Mais le temps continue de voler et emporte avec lui ses derniers espoirs brisés. Tout se casse la gueule, tout se brise. Elle, elle est là, à se raccrocher aux bouts de verre aiguisés de leur histoire, à se saigner en s'évertuant à les ramasser. Elle ferme ses yeux davantage, raffermit sa prise. Une bouffée d'air s'échappe violemment d'entre ses lèvres. La peur indomptable, rebelle. Elle s'infiltre dans chaque mètre carré de son corps, elle la sent presque couler à même ses veines. Elle résiste, elle se colle plus encore à lui. 'Attrape-moi, me laisse pas tomber...' T'as pas le droit Azel. Elle secoue légèrement la tête. Blair... Un semblant d'avertissement. C'est noyé dans son torrent de sentiments, ça dégouline de sa bouche, ça égratigne son cœur. Ce putain de morceau de textile. Elle le tord, elle le tire, elle le tue un peu aussi, involontairement. Comme s'il représentait ce qu'il restait de leur relation, comme si c'était eux qu'elle détenait entre ses doigts. Tu peux pas dire ça. Il s'empare de ses bras. Trop rapidement, elle perd prise. Quelques secondes s'écoulent. Quelques secondes pendant lesquelles elle lutte. De toutes ses forces. Elle ne peut pas le laisser s'éloigner davantage. Alors elle résiste, elle donne tout ce qu'il lui reste, elle se cramponne une nouvelle fois à lui. Elle veut tenir. Jusqu'à ce qu'il lui fasse mal, jusqu'à ce qu'elle sente la douleur. Elle ne veut pas lâcher, elle ne veut pas le lâcher. Elle tient jusqu'à ce qu'elle ait mal, jusqu'à ce qu'il ait à la repousser physiquement, loin de lui, loin de tout. Tu peux pas honnêtement dire que tu sais pas si ça en vaut la peine. Tu peux pas, tu n'serais pas la sinon. Il continue à la tenir captive, en crachant ses mots. Elle tente de se débattre, elle tente de riposter. Mais c'est peine perdue, elle ne fait pas le poids. Elle se noie dans sa propre frustration en observant ses boucles onduler au vent. L'emprise de Blair lui fait mal, mais au moins la douleur lui permet d'oublier le bordel qui se trame dans sa tête. Elle tente un Arrête Blair en essayant une nouvelle fois de s'échapper les dents serrées, les pupilles dilatées. Mais ça se perd dans le flot, c'est à peine si elle s'entend elle-même. Merde Azel, parfois j'ai presque l'impression que tu cherches à souffrir. Quoi? Elle écarquille les yeux, ses lèvres s’espacent violemment l'une de l'autre. Elle le regarde, sous le choc. Une larme roule le long de son visage et vient mourir sur le bitume. Mais- Abasourdie, Tout se casse la gueule, tout. Elle n'aurait pas dû venir. Cette fois-ci, son coup de bras est bien placé, elle parvient à s'arracher de son emprise. Il la lâche et elle recule, instinctivement. Elle voit trouble, elle est perdue sous son océan. Blair est loin, loin, loin. Tu peux pas être sérieux? Tu crois que j'ai choisi de revenir à chaque fois vers toi? Tu crois que j'ai voulu toutes les merdes qu'on a traversées? Tu- Ses mots s'asphyxient dans son naufrage. J'ai fais une connerie, je me suis excusé. Un million de fois. Maintenant si tu peux pas accepter ça, y'a rien que je puisse dire qui te fera m'aimer à nouveau. Elle bout. Mais putain, j'ai jamais cessé connard. C'est sorti tout seul. L'insulte qui fait déborder le vase. Elle est à bout. Elle recule d'un pas. Et puis encore d'un autre. Elle ne sait pas où elle va, elle ne sait pas ce qu'elle fait. Perdue dans son tourbillon d'émotions. Ouvre les yeux bordel. Sa voix est cassée, brouillée par ses larmes, par sa frustration. T'as peur en fait, elle parle avec une nouvelle rage, une nouvelle furie T'as autant peur que moi mais tu te caches derrière tes belles paroles, alors que la vérité est juste en face de toi. Elle le pointe d'un doigt accusateur, elle s'enflamme sous son regard. Elle prend feu. Elle ne sait même plus ce qu'elle dit. Et puis elle percute et c'est la chute. C'est- c'est pas ce que j'voulais dire... Elle recule encore, elle bute contre les marches, elle bute contre sa vie, elle bute contre tout. J'vais y aller...
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyMer 12 Nov - 9:29


Guess I should have seen it coming, caught me by surprise
I wasn't looking where I was going, I fell into your eyes
You came into my crazy world like a cool and cleansing wave
Before I, I knew what hit me baby you were flowing through my veins
Hooked on your love


Tu peux pas être sérieux? Tu crois que j'ai choisi de revenir à chaque fois vers toi? Tu crois que j'ai voulu toutes les merdes qu'on a traversées? Tu- Sa voix se brise et il attend. La suite. La chute. La guerre. Il est à terre, il s'accroche à ses mots, à ses lèvres. Tu quoi ? Achève-moi crie sa posture. Il a attaqué le premier, que son flot de haine se répande sur lui maintenant. Il l'a cherché, il l'a fait saigner le premier. Mais putain, j'ai jamais cessé connard. Les insultes, c'est un peu comme les 'mais'. Tout ce qui se trouve avant n'a pas d'importance. Et dans sa tornade de rage, elle déverse sur lui des mais et des insultes en pagaille. Sa phrase claque dans l'air comme un coup de tonnerre. Ses oreilles sifflent. Des étoiles lui encombrent la vue. Ouvre les yeux bordel. Elle ne croit pas si bien dire. T'as peur en fait. T'as autant peur que moi mais tu te caches derrière tes belles paroles, alors que la vérité est juste en face de toi. Elle le perd. Ses phrases n'ont plus de sens. Ou peut-être que si. Peut-être que son décodeur Azel s'est débranché. Son expression n'est plus qu'un point d'interrogation géant. Elle le point du doigt et lui en voit cinq. Cinq Azel. Cinq versions d'elle qu'il a connu, se battant pour prendre le dessus. C'est- c'est pas ce que j'voulais dire... Elle recule et trébuche sur le perron. Azel la brisée a remporté le jeu. Comme trop souvent dernièrement. Il voudrait courir à son secours, s'assurer qu'elle n'a rien de cassé, la rassurer. Mais à quoi bon, c'est lui qui l'a brisée. Lui seul. Comme un grand. Les pieds ancrés dans le sol, son esprit zone. Des étoiles lui tâchent toujours l'horizon. S'il tentait un mouvement il en tomberait d'échec. Il déambule psychologiquement comme ces zombies en soirée, qui rôdent. À la recherche de tout le monde et de personne. Il n'est que l'ombre de lui-même. J'vais y aller... Il la suit du regard et ses yeux se posent sur un petit garçon traversant la rue, guilleret. Il arbore un grand sourire niais. Amoureux. Son corps entier est couvert du bouquet de roses qu'il tente de porter du bout de ses bras frêles. Il titube sous le poids de son colis. De l'Amour. Il a envie de lui crier de partir. Tant qu'il en est encore possible. Il a envie de lui arracher son sourire et de s'le coller sur le visage. Parce que lui il n'arrive plus à sourire. Il a des larmes jusque dans la gorge, il n'arrive plus à avaler, à respirer, à penser. Il a envie de lui casser ses rêves à ce gosse. 'Tu vois c'est ça l'Amour mon petit. Fuis. Fuis.'. Il a envie de lui faire peur parce qu'il a envie de le protéger. Le protéger de cette fille. De son coeur. De ses griffes. De ses rires enchanteurs et de son odeur de liberté. 'Elle va pas juste infiltrer ton coeur petit. Lentement, doucement, silencieusement, elle va installer des petits bouts d'elle partout en toi. Tu respireras à travers elle, sans même t'en rendre compte. Puis un matin, elle en aura marre de toi et elle va claquer la porte. Et ce matin là, c'est pas juste ton coeur qui va se briser. C'est tous tes membres, un par un, qui vont cesser de fonctionner. En manque d'elle. En manque de leur dose. Les filles sont des poisons gamin. Fuis, fuis ou tu finiras comme moi.' Il broie du noir et ne réalise même pas qu'il a l'air heureux ce gosse. Tous sourires. Fanfaronnant. Bien sûr qu'il est heureux. Il a la tête que Blair avait le jour où elle accepta d'aller boire un café avec elle. La tête du mec qui peut mourir demain tellement il est heureux. Il est sur le point d'embarquer pour la plus belle aventure de sa vie. Sa première copine. Les premiers bisous cachés derrière l'arbre. La première fois qu'il va lui prendre la main, accidentellement qu'il dira. La première fois qu'il va sentir une sensation étrange dans son ventre. Les papillons gamin. C'est les fameux papillons. Et soudain ça le percute. Comme un accident de voiture. Comme la bouffée d'air frais qu'il cherchait  désespérément. Whitney Houston se déclenche dans sa tête. Bien sûr qu'I will always love you Azel. Always. Et toutes les prises de tête, toutes les nuits sans dormir, tous les téléphones brisés contre des murs de colère. Tout ça. Ça. En. Vaux. La. Peine. Tout en vaux la peine pour elle. Azel. Son Azel. Attends. C'est timide. C'est plein d'entrain. Il s'en fou en fait. Il se fout de la façon dont sonnent ses mots. Il veut retenir son attention. La retenir. Elle. Il n'a plus rien à lui prouver. Ou tout, au contraire. Tu vas partir, juste comme ça. Du grand Azel. Un 'Bravo' jugeur se coince entre ses dents. Elle a pas l'droit de partir. Lui aussi veut partir. S'éloigner de ces mots qui font mal, de ses larmes qui lui brûlent les joues, de ses lèvres qui le supplient de les rejoindre. Elle a pas l'droit de partir parce que si c'est la dernière vision d'elle qu'il aura, il n'a pas fini de l'admirer. D'enregistrer dans sa mémoire le moindre centimètre de sa peau, de ses tâches de rousseur, de ses cicatrices qu'il pourrait passer des heures à embrasser. Et on fait quoi, on se quitte sur ces paroles regrettées et on s'en va vivre nos vies respectives ? Cette vision de l'avenir lui donne des hauts le coeur. Plutôt crever. Ce qu'il est clairement en train de faire. À petits feux. Puis à grosses flammes. Et à petits feux de nouveau. Tu t'es demandé une minute ce que je voulais moi ? J'veux pas que tu partes. J'veux pas que ça se termine comme ça. Ça ne peut pas se terminer comme ça... Alaïs peut sortir à tous moments. Pour ce qu'il en a à foutre. 'Regarde-moi Al, regarde-moi me battre pour ce que je veux comme un homme, comme tu me l'a appris.'. Les mots ne sortent pas comme il les imagine dans sa tête. Et ça le rend fou. Impossible d'exprimer ce qu'il ressent. Ce qu'il pense. Tout va de travers. Même respirer il le fait à l'envers. Merde Azel tu peux pas partir maintenant, on ne peut pas s'être craché toutes ces horreurs à la figure pour rien. 'Allons de l'avant. Viens, je te tends la main.' Mais ils n'avancent pas. Ils reculent. Main dans la main. Ils reculent et c'est toujours la même rengaine. Cette conversation l'épuise. Sa rancune le fatigue. Ses propres répliques le fatiguent. Il se laisse tomber en arrière et s'effondre le cul par terre. Il entoure ses genoux de ses bras et lève les yeux vers elle. Plissés. Plusieurs mètres les séparent pourtant il semblerait que ce soit la seule façon pour eux d'avoir une conversation censée. Raisonnée. Sans se laisser guider par leurs émotions, éparpillées sur le perron. C'est ça leur problème en fait, ils ressentent tout. Ils ressentent trop. Et tout prend toujours des proportions démesurées. Débordés par leurs sentiments. Bazel dans toute sa splendeur.
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Azel Mercieca
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyJeu 13 Nov - 0:18


So change your mind
And say you're mine.
Don't leave tonight
Stay


Le monde l'avale, elle s'éloigne dans l'infiniment profond, dans son autre dimension. Ses bras bancals flottent maladroitement contre ses hanches alors qu'elle perd définitivement toute emprise. Il va la laisser partir, il va la laisser s'en aller. Ce n'est peut-être pas plus mal après tout. Elle aura besoin d'un peu plus qu'un simple sparadrap et quelques vulgaires points de suture. Mais c'est un bien pour un mal. Ouais. Alors pourquoi ça fait aussi mal hein? Pourquoi elle a l'impression qu'on lui arrache le cœur? Qu'on lui tord l'esprit? Qu'on lui arrache sa vie? Pourquoi le soleil a l'air de brûler moins passionnément, pourquoi les regrets déjà l'ensevelissent sous leur tonne de décombres? Pourquoi hm? Pourquoi? Il va la laisser partir. Elle lui tend la main, elle lui tend son avenir. Mais il va la laisser partir. Elle tente de se convaincre que c'est peut-être mieux, comme ça. Mais tout en elle crie au carnage, à l'objection. Manifestation, protestation. Son Bagdad intérieur est à son paroxysme. Mais c'est fini Azel. C'est fini. Tout est fini. Rentre chez toi, éteins les lumières, ferme la porte, étouffe-toi dans ta prostration jusqu'à plus soif. Clap de fin, mélodie morose, fermeture des rideaux. Tire un trait. Sauf que son nom est inscrit au plus profond de son être. Elle a beau griffer, gommer, gratter, essayer d'oublier, les quatre lettres reste intactes. Irréversibles. Impérissables. Gravées à même sa chair. Attends. Sa voix douce tranche l'air. Il veut l'achever d'un dernier coup de massue? Après tout elle le mérite. Elle serre les dents, ses doigts s'enroulent autour de la rambarde. Elle baisse la tête, signe inconscient de soumission. C'est fini. 'Achève-moi.' Tu vas partir, juste comme ça. Du grand Azel. Elle a plus la force de se justifier, elle a plus le courage de se défendre. Elle encaisse la morsure du soleil comme la comète brisée qu'elle est. Elle s'est rapprochée trop fort de l'astre brûlant. Ouais... J'sais pas quoi faire de plus Blair. Elle a fondu pour lui. Elle attend la phrase qui tue, celle qui va lui trancher un peu plus la gorge. Et on fait quoi, on se quitte sur ces paroles regrettées et on s'en va vivre nos vies respectives ? Elle fronce les sourcils. Il retarde le moment. Ça lui fait un peu plus mal, là, dans sa poitrine. Comme si c'était physiquement possible. Elle est déjà tout en bas. Au bout du précipice. C'est plus qu'une tache blanche qu'on discerne à peine dans tout ce noir. Loin. Tu t'es demandé une minute ce que je voulais moi ? Elle pense 'Tous les jours, chaque seconde.' J'veux pas que tu partes. J'veux pas que ça se termine comme ça. Ça ne peut pas se terminer comme ça... Ses doigts dégringolent du bout de bois. Un bruit dur. Un bruit sourd. Elle brandit son regard, elle le lance à l'aveugle dans le sien. Elle frôle son âme du bout des doigts. Les joues du bouclé sont averses, elle veut passer ses pouces dans l'eau salée, effacer toutes traces de souffrances. Elle ne sait pas où il veut en venir. Il était censé la lâcher, ne pas la rattraper. Qu'est-ce qu'il fout? Elle était presque prête, elle- Merde Azel tu peux pas partir maintenant, on ne peut pas s'être craché toutes ces horreurs à la figure pour rien. Elle ne sait pas s'il la rejoint en bas de la falaise ou s'il lui tend la main pour la hisser tout en haut, jusqu'à ce qu'ils touchent les étoiles. Mais il ne la laisse pas. Il reste. Il est toujours là. Et il bascule en arrière. Elle fait instinctivement un pas vers l'avant. Les bras tendus dans sa direction, les yeux écarquillés, le souffle court. Il atterrit par terre. Il la regarde. Toujours cette gouache émeraude éphémère. Elle se racle la gorge dans l'infime espoir de récupérer un bout de sa voix. Elle ramène ses bras contre son ventre. Ses cheveux lui barrent le visage, elle le discerne à peine sous sa tornade blonde. Mais elle continue de le fixer, avec cette intensité inattendue, insoupçonnée. On est ridicule... Sa voix hésite avant de glisser sur l'air. Elle étudie toutes ses possibilités. Un moineau vient se poser sur le bout du passage piétonnier. Un camion tranche violemment le vent et puis disparaît dans un nuage de fumée. Et puis le choix se fait de lui-même. Elle se penche lentement, ses genoux craquent doucement sous l'effort. Elle s'assied à son tour sur les graviers gris acier. Au même niveau, au même point. Même longueur d'onde? Elle veut se rapprocher. Mais elle a l'impression qu'une règle tacite s'est installée entre leurs deux corps désemparés. Elle veut se rapprocher mais elle hésite. Ses doigts jouent avec quelques pierres morcelées. Elle le regarde. Si j'me rapproche, tu t'éloignes? Elle se sent tellement conne de poser une telle question. Mais elle ne supporterait pas d'être rejetée. Pas par Blair. Elle préfère encore en rester là. Elle étend ses jambes devant elle. Ses chaussures râpent le sol, son jean est déjà couvert d'une nappe de poussières, de terre. Mais elle n'en a rien à faire. Rien du tout. Tout ce qu'elle sait ce que pour une fois, depuis longtemps, elle a l'impression de faire les choses bien, d'être où elle devrait être. Tu m'aimes encore? C'est prononcé à demi-mots. Les cailloux roulent au creux de sa paume. Elle les lâche sur ses genoux et frotte nerveusement sa manche contre sa joue. Son nez gigote légèrement. Elle éternue. Elle ne se comprend pas. Elle passe d'un extrême à l'autre, complètement désarticulée. C'est lui qui lui fait cet effet. C'est lui qui la dérègle pour la recadrer sur son fuseau horaire Samuels. Il le fait sans même sans rendre compte. Elle le suit sans même en être consciente. Encore là, maintenant. Il bouge, elle bouge. Il inspire, elle expire. C'est comme deux aimants. Un pôle nord. Un pôle sud. Et parfois tout se dépolarise. Friction contradictoire. Et c'est l'effusion. Tu veux encore de moi? Elle a besoin qu'il la rassure. Elle ne sait pas où il en est, où ils en sont. Elle ne sait même pas où elle-même se trouve. Elle a besoin de réponses. Elle veut qu'il la prenne dans ses bras. Elle crève d'un rapprochement. N'importe lequel, même un simple effleurement. Elle glisse de quelques centimètres sur la mer de roche. Les pierres se broient sous son mouvement. Et puis elle arrête. Elle veut qu'il lui réponde avant. Elle veut savoir. Elle veut l'entendre clairement. Elle en a marre des sous-entendus. On est où tous les deux Blair? On fait quoi? La question cruciale. Elle arrache un peu plus la manche de son pull trop grand pour elle. Celui qu'Evy lui a conseillé. Celui dans lequel elle s'est tant de fois perdue. On recommence? Ses mots sont incertains. Bourrés de points d’interrogation, d’exclamation aussi. On retente? Elle s'approche de quelques centimètres. Presque rien. Presque tout. Ses yeux se mélangent aux siens. 'Prends-moi dans tes bras.'
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyJeu 13 Nov - 9:25


There's a lightning in your eyes, I can't deny
Then there's me inside a sinking boat running out of time
Without you I'll never make it out alive
But I know, yes I know, we'll be alright


Dingue, dingue, dingue, dingue. Ça me rend fou, dis-moi où je vais avec toi. Dingue, dingue, dingue car je suis raide dingue, dingue de toi. Dingue, dingue, dingue, dingue. Ça me rend fou d'avoir tout gâché avec toi. Dingue, dingue, dingue car je suis raide dingue de toi. Je dirai à mes potes la chance que j'ai, ceux que t'aimes pas je les verrai plus. Tu verras cette fois-ci je changerai même si tu m'as jamais vraiment cru. J'ai trop le coeœur en bandoulière et le corps aux objets perdus. J'préfère encore tout foutre en l'air que d'être sûr que c'est foutu. On est ridicule... Parle-lui de ridicule. Cette foutue chanson lui est coincée dans la tête. Alaïs le lui avait apprise, à l'époque où elle prenait encore des cours de français le dimanche matin. Depuis elle a découvert la vie, l'alcool et son nouveau mec louche. Mais ils n'ont jamais oublié cette chanson à la con. Elle lui chantonne chaque fois qu'il merde. Lui, lui il en peut plus de ces paroles. Il en peut plus qu'un péquenaud qu'il ne connait ni d'Ève ni d'Adam lui rabâche sans cesse ses erreurs, encore et encore. Comme s'il avait posé un petit tabouret dans la chambre de Blair et qu'il avait attendu. Cahier et crayon en main. Prêt à rédiger. Prêt à juger. Il voudrait s'les arracher de la tête ces rimes. Faire une boule avec, une boule de tous ses malheurs et frapper dedans. De toutes ses forces. Les envoyer valser, avec ses faux pas, ses non-dits et ses maladresses. S'en débarrasser une bonne fois pour toutes. Si j'me rapproche, tu t'éloignes? La vérité, c'est qu'il aurait peur de voir Azel s'envoler avec. Sans leur passé, leur histoire ne tient plus sur pieds. Des moments hachés, aléatoires, dans l'immensité de la vie. Leurs cicatrices, c'est ce qui les maintient unis. Tristement. Elle se hisse sur ses pieds pour mieux se laisser retomber quelques marches plus bas. A-t-elle peur de lui ? Regardez-les ces deux enfants, qui portent le poids du monde sur leurs frêles épaules. Chaque brise d'air pourrait les briser. Chaque goutte de pluie les engloutir. Chaque klaxon les achever. Sa remarque lui arrache un rictus. Qui se voulait sourire. Mais sourire il n'en a plus la force. Son regard toujours ancré dans le sien, il lui fait comprendre qu'il n'a pas l'intention de s'envoler. Il ne peut pas, il ne peut plus. Il est coincé, là, dans ses cailloux. Comme elle. Coincé avec elle. Sa meilleure prison. Tu m'aimes encore? Elle prononce ces mots si bas qu'il se demande un instant s'il ne les a pas rêvés. Elle est belle, si belle. Un rayon de soleil couchant se faufile entre ses cheveux et vient s'écraser au creux de ses poignets ornés d'argent. Son bracelet fétiche. Il a remué ciel et terre pour le retrouver ce foutu bracelet, égaré après des mots violents et des reproches agités. La tête qu'elle avait fait ce soir là, lorsqu'il le lui avait rapporté. Comme s'il lui avait offert un morceau de la lune en bouteille. Si seulement il pouvait revoir ce sourire, une dernière fois. Tu veux encore de moi? Du Azel tout craché. Il peut lui faire les pires crasses du monde, elle revient. En rampant. En s'excusant. Après toutes ces années, il se demande encore comme il a réussi à l'attraper. À la garder. Il ne la mérite pas. Bordel qu'il ne la mérite. Faites qu'elle ne s'en rende jamais compte. Il a peur de ça Blair, qu'un matin, un beau chevalier sur son vespa blanc frappe à sa porte et l'emporte, elle et ses rêves. Ses rêves à lui. Un garçon honnête, stable, bon parti. Aux antipodes de Blair. On est où tous les deux Blair ? On fait quoi ? Il laisse ses genoux glisser le long des cailloux gris sur lesquels ils ont élu domicile. Ses jambes s'étirent et ses bras s'ouvrent. Au monde. À Azel. À leur avenir. On recommence ? Poussière d'étoile. Son coeur peut littéralement exploser de joie à tout instant. On retente ? Sans rien dire, il se lève délicatement et vient s'installer à ses côtés. Un minimètre les sépare. Un minimètre de trop. Il prend une grande inspiration et glisse ses doigts entre les siens. Il en a assez de parler Blair. De toute façon ils n'avaient jamais été très doués avec les mots, si ce n'est pour se trancher le coeur avec. Qu'ils laissent place aux émotions, à leurs sentiments. Eux avaient toujours été sur la même longue d'onde. Il a peur de tout gâcher en reprenant la parole. Alors il garde le silence, encore quelques secondes. Mais il faut y aller, il faut se lancer. Il faut sauter. Azel t'attend en bas, n'aies pas peur. On fait ce qu'on sait faire de mieux bab. Il a presque envie de le pouffer. C'est d'une évidence. Il caresse sa paume du bout des doigts. Il rentre à la maison. Le regard au loin, une sensation de chaleur monte doucement le long de son bras. On s'aime. Il tourne le regard vers elle, ses jambes, ses mains, ses lèvres. Le rouge lui monte aux joues. Il fait chaud non ? Trop, souvent. Il penche légèrement la tête sur la droite, acquiesçant ses propres dires. Maladroitement, aussi. Il remonte son genoux instinctivement, comme une protection. Une forteresse. Anti-Azel. C'est son corps qui s'protège mais il n'écoute plus les diktats de sa conscience. L'Amour ça se ressent avec le coeur, pas la raison. Il chasse ce genoux et reprend. À l'envers, parfois. De sa main libre, il replace une mèche aventurière. Il serait presque nerveux. Un mois. Trente longs jours sans elle. Sans perdre espoir. Jamais. Ou peut-être un peu. Mais pas beaucoup. Jamais plus d'une seconde. Mais on s'aime. Je t'aime Azel. Son regard retrouve son chemin vers le sien. Le grand plongeon. Viens, je t'attends en bas je te dis. J'espère Az, j'espère que tu m'attends en bas. Parce que je sais pas où j'vais, mais j'y vais avec tellement de conviction. J'y vais avec tout mon coeur, toute mon âme, les deux bras les deux pieds en avant. J'y vais. Et oui, on a que vingt ans. On est jeunes. Et des erreurs on va en faire, malheureusement. J'peux pas te promettre la lune, les étoiles et la vie sur Pluton Azel. J'peux pas promettre que maintenant on va vivre chez les bisounours, avec des arcs-en-ciel en guise de décor et des cupcakes à la rose au petit-déjeuner. J'peux pas te promettre que la vie va être simple, facile. Encore moins sans embûches. Mais je peux te promettre une chose, c'est que je vais tout faire -tout faire tu m'entends- pour ne plus jamais te voir regretter de m'avoir donné les clés de ton coeur. Mais moi, y'a personne d'autres avec qui j'ai envie d'les faire ces erreurs Az. Tiens, prends-les miennes. Fais-en ce que tu veux. Jette-les, mange-les, enterre-les. Mais garde-les. Ne me les rends jamais. Jamais. On recommence. confirme-t-il, un sourire niais au coin des lèvres. Applaudissements, standing ovation, rideau de fin. Merci d'être venus messieurs dames. Une planche du perron craque derrière eux. Il prie de toutes ses forces pour que ce ne soit pas Alaïs. Ni Micah, pire. Par que là, tout de suite, maintenant, il a envie d'être heureux. En paix. Embarquer Azel sur son cheval blanc à lui, ce stupide chevalier n'a rien à lui apprendre. Et retourner dans son monde, son monde à elle, où l'herbe est plus verte, le ciel plus bleu et les après-midis plus longues. Il a envie de rentrer chez lui. Et chez lui, c'est dans ses bras.


Dernière édition par Blair Samuels le Ven 14 Nov - 1:57, édité 1 fois
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Azel Mercieca
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyVen 14 Nov - 0:56


Put your open lips on mine and slowly let them shut
For they're designed to be together, oh
With your body next to mine our hearts will beat as one
And we're set alight, we're afire love


Elle longe le bord de la falaise, la peur rampant sous sa peau. Elle tangue. Un pied puis l'autre. Elle vire à droite, à gauche. Les yeux fermés, le souffle court, en ébullition. Quelque part, au-dessus d'elle, elle l'entend. Sa voix, sa seule mélodie. Dans les gifles du vent, sa voix pour la porter. Sa voix pour l'empêcher de sombrer. 'Blair.' Il se lève. Sous la surprise, ses doigts se referment sur une poignée de terre. Elle racle la terre qui se froisse sous sa peau et comme elle, elle se décompose. Mais elle ne détourne pas le regard, elle garde le contact. Elle ne veut pas le lâcher, pas une seule seconde. Son ventre se tord à l'idée qu'il soit son oasis du désert. Elle refuse qu'il s'envole. Alors elle le fixe, sans broncher, jusqu'à l'entendre parler. En un simple souffle de vent son corps vient se poser à ses côtés. La proximité l’étouffe. Agréablement. Le genre de manque d'oxygène qui te fait voir les étoiles, la lune et ses mirages. Celui qui t'embarque loin, là-haut, derrière l'univers et ses frontières. Celui qui t'éclabousse de gouttes goût adrénaline jusqu'à ce que tout s'enflamme. Il ne prononce pas un mot. Alors elle non plus. Elle se contente de boire toutes les parcelles de sa peau et de patienter. Il entremêle leurs doigts, elle se mord la joue pour retenir son sourire. Elle a l'impression que la Terre tout entière est figée sur pause. Elle a l'impression qu'il ne reste plus qu'eux. Elle. Lui. Deux âmes perdues qui se sont retrouvées. Ils se fondent dans le silence et puis; On fait ce qu'on sait faire de mieux bab. 'Bab... Répète le.' Trop perdue dans ses yeux indigo qui dérivent au large et ses lèvres rouge amande, elle sursaute légèrement quand le bout de son doigt vient effleurer sa peau. Ses doigts se referment inconsciemment sur sa main, un peu trop vite, un peu trop impulsivement. Mais elle n'essaie pas de se défiler, elle n'essaie pas de faire semblant. Elle presse juste ses doigts un peu plus fort capturant par la même occasion sa main hésitante. Et puis elle le relâche. Elle le laisse parler, elle laisse les choses se faire d'elles-mêmes. Naturellement. Elle marche face au vent. La falaise ne lui fait plus peur. Il est là. On s'aime. Ça lui arrache un sourire. Timide, fugace. Mais vrai, sincère. Son sourire à la Blair. Ses yeux glissent dans son cou, les joues du bouclé s'embrasent. Elle veut y poser ses lèvres glacées. Attraction d'opposés. Trop, souvent. Elle se fait violence pour ne pas basculer plus bas, vers ses lèvres qui dansent sous ses mots. Elle pourrait l'écouter parler pendant des heures. Elle le laisserait redessiner le monde à sa manière, en mangeant ses mots les uns après les autres. Juste pour l'entendre encore, pour n'entendre plus que ça. Ses yeux plongent plein sud. Elle secoue furtivement la tête de gauche et à droite et tousse légèrement. 'Vire de cap Az. Maintenant.' Elle ne se fait pas confiance sur ce coup-là. Maladroitement, aussi. Le genou du bouclé bouge dans son champ de vision. Mais elle n'y prête pas attention. Trop occupée à cogner son regard à sa bouche abusive. Volonté zéro. À l'envers, parfois. Il frôle la peau de son oreille, replace la rebelle blonde à sa place. Elle ferme les yeux pendant et les garde clos après. Elle chasse la tentation, se concentre sur ses mots. Sauf que ça ne l'aide pas plus que ça, la façon dont il parle... 'Putain Azel bordel' Mais on s'aime. Je t'aime Azel. Elle broie littéralement sa main avec sa pseudo force de gamine de 10 ans, trop plein d'émotions. Et oui, on a que vingt ans. On est jeunes. Et des erreurs on va en faire, malheureusement. La liste est déjà grande. La feuille est saturée. Opprimée. Leurs erreurs. Y'a de l'encre partout. Ils ont écrit dans la marge, au recto, au verso. Et pourtant elle continue de tenir malgré leurs coups de crayons nerveux, orageux, malgré les altercations, les pleurs et l'encre qui coule, encore, qui roule sous le poids de toutes leurs conneries. Mais moi, y'a personne d'autres avec qui j'ai envie d'les faire ces erreurs Az. Ses paupières se soulèvent, elle se reconnecte au monde, à lui. Ça tombe bien, moi non plus. Léger sourire, tentative. Et elle ne sait pas si c'est un tour de son esprit tourmenté par sa proximité mais elle a l'impression de voir le monde un peu plus en couleur. C'est vif. C'est frais. C'est Bazel. On recommence. Ses lèvres se fendent en total synchronisation avec les siennes, une dernière larme rafle sa peau. Elle rit un peu aussi. Elle hoche la tête. Elle sourit. L'amour bordel, quelle belle connerie. Toujours aussi doué pour les beaux discours hm? Elle se faufile dans ses sentiments, elle tente de refaire le tri. Elle joue la carte de l'humour parce que si elle plonge dans l'intensité du moment, elle plaque Blair au sol en un instant. Tu sais quoi? Sa main vient se poser sur son épaule, elle l'agrippe, prend appui. Ça se passe en quelques secondes. Avant même qu'il ait le temps de réagir elle passe une jambe frêle autour des siennes. Elle l'enjambe, lui, son monde. Elle tremble plus qu'un putain de roseau sous une tempête d'hiver. Sous un ouragan. Sous la fin du monde. Mais elle n'hésite pas. Elle se rapproche de lui jusqu'à ce qu'elle ait du mal à discerner ses traits. Leurs souffles se mélangent, exaltation. Délivrance. Elle attend. Que son cœur batte plus fort encore, qu'elle respire le sien aussi. Ses doigts viennent frôler son cou, et prenne leur place un peu plus bas, sur ses hanches. Elle baisse le regard un instant. Juste un bout de temps furtif, juste de quoi hésiter. Pendant quelques secondes. Et puis elle envoie tout balader d'un coup d'expiration. Elle relève les yeux. Pleine de détermination. Elle saute la tête la première dans l'océan déchaîné de son regard. Le ton de sa voix flirte avec la peur, la malice, l'envie. Embrasse-moi. Le bois craque devant elle, derrière lui. Mais elle n'est plus qu'à lui, complètement détachée du monde extérieur. Tout s'efface, tout s'estompe, il ne reste plus qu'elle et lui, ils sortent de l'ombre.
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyMer 3 Déc - 9:33


When you're on your own and you feel lost
When your heart's a mess though you've given your best
I'll be here giving it my best shot,
baby, your love's got more than I need.

Il peut sentir son coeur battre au creux de son poignet. Son pouls s'accélère et l'accroche de ses doigts se resserre au rythme de ses paroles. Il sent son esprit décoller peu à peu, sa vue se brouiller et sa raison se déconnecter. Les gestes s'enchainent et il perd le contact avec la terre quelques secondes. Lorsqu'il touche le sol à nouveau, il peut reconnaitre le jean d'Azel sous ses doigts, ses cheveux dans son coup, son odeur plein la tête. Du Azel en beauté. Elle vous embarque dans son manège en un toucher et vous ramène à la froide réalité en un grincement de dents. Embrasse-moi. L'air se rafraichit. En un clin d'oeil. Le vent se lève et emporte avec lui les restes de leur querelle irrationnelle. Il souffle à l'ouest, chasse le soleil, les feuilles mortes qui décorent le perron et les ombres folles cachées dans les cheveux d'Azel. Il souffle à l'ouest, vers d'autres amoureux trop transis pour s'le dire. Se dire quoi ? Ils sont les seuls à le savoir. Les seuls capables de déchiffrer ce langage codé crée par deux corps attirés tels des aimants à pôles contraires. Le soleil se fait la malle. Il fuit ce pittoresque spectacle à la fin heureuse. Lui n'en a que faire des happy ending. Il veut de la torture, des pleurs, du malheur. Il en a assez de se prendre en pleine figure ce bonheur qu'il ne connait pas. Il veut que ça crie, que ça saigne, que ça se brise. Il veut ce que bazel sait lui donner mieux que personne. Mais pas ce soir. Pas ce soir. Alors le soleil a pris son vieil ami par la main et ils ont mit le cap à l'ouest. Les abandonnant à la nuit. Cette sombre créature, traître, menteuse, commère. Cette nuit qui leur avait tant de fois fait défaut. Cette maîtresse à double facette. Reine des mauvais tours. Elle peut vous promettre les plus beaux lendemains la nuit. Vous faire miroiter les plus doux réveils. Vous faire languir les retours victorieux du soleil. Oui mais la nuit elle peut tout vous arracher, d'un battement de cil. Tout faire disparaitre dans sa lune et détaler au petit matin. Emportant avec elle votre innocence précieusement déposée au creux de ses mains à la première apparition des étoiles. Lâche. Tous autant que vous êtes. Lâches. Lâches. Lâches. Il n'y a que la pluie pour affronter les conséquences de ses actes. À moins qu'elle ne ponctue vos prises de conscience. Elle arrive sur la pointe des pieds et s'installe pour rester. Les perles de pluie. Elles vous enjolivent un tas d'excuses bancales. Ça prend racine quand on rêverait de les chasser. La pluie. Ce solide allié. Mais pas aujourd'hui. Pas maintenant pluie. S'il te plait. Il est trop tard. Les premières gouttes s'écrasent déjà sur leurs joues trop souillées. Elles rebondissent et achèvent leur vie dans leurs cheveux, entremêlés. Elle est si proche. Il pourrait lui arracher les lèvres sans tendre la tête. Elle est si loin. Ensevelie sous cette marée de pluie. Tu m'crois si je te dis que je peux pas. Si je te dis que c'est trop cliché ? 'Mais bordel que j'en meurs d'envie. Crois-moi que j'en ai envie.' Il esquive un mouvement de recul parce que son corps est complètement sous les commandes d'Azel. Sous son corps à elle, littéralement. Électrisé par le contact de leurs peaux nues. Magnétisé par ses courbes qui s'emboitent parfaitement aux siennes. Mais hypnotisé par cette pluie. Cette ridicule pluie. J'ai cassé l'truc hein ? Il s'taperait le front par terre si elle ne l'emprisonnait pas. Mais c'est plus fort que lui, plus fort que Bazel. Ce haut-le-coeur. Parce que Blair, les clichés ça lui file la gerbe. Les avantages d'avoir grandi avec une soeur allergique au romantisme. Il resserre son étreinte. Prie pour que la pluie s'arrête. Ferme les yeux un instant. Se persuade que ce n'est rien. Mais elle redouble d'effort. Torrentielle. Imposante. Verglaçante. La journée avait si bien commencé. Quelques secondes auparavant, ils avaient fait exploser le thermostat sur ce prude perron. Mais l'Univers s'était empressé de les calmer. Le regard abandonné au sien, ils flirtent avec les éléments. Leurs vêtements leur collent à la peau. Ils se laissent crever. Sur ce perron. Sous cette pluie. Bravant ces Dieux leur ordonnant de foutre le camp. Qu'ont-ils à perdre. Ils sont déjà malades. Malades d'amour. Rien qu'un rhume ne puisse effrayer. Je t'interdis de mentionner The Notebook. Situation cocasse. Remarque cocasse. Il pouffe de rire, fatigué de lui-même. Ses doigts s'aventurent sur ses bras qu'elle a disposé de chaque côté de ses épaules. De ses hanches. De son corps en alerte. Caressant chaque centimètre de peau se faufilant, pas près à la laisser partir. Et puis merde... pense-t-il à voix haute. Pour lui. Pour Alaïs qui les observe sûrement de la fenêtre de la cuisine. Pour ce gosse plein d'avenir qui se ballade avec ses ballons. Comme un cheval qu'on relâche après avoir retenu loin de ses compères, le sabot creusant le sol, il repose instinctivement une main au creux de ses reins et l'autre sur sa joue. Il se laisse guider par sa fougue. Et la pluie, le soleil, le vent, la nuit et les étoiles peuvent tous aller se faire voir.
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MessageSujet: Re: everything you touch surely dies (bazel)   everything you touch surely dies (bazel) EmptyDim 7 Déc - 12:57


Now I've got you in my space
I won’t let go of you
Got you shackled in my embrace
I’m latching on to you


Les nuages se fendent crescendo, juste au-dessus d'eux, à quelques centaines de mètres de leurs corps entrelacés. Coincés dans leur bulle multicolore, ils ne remarquent rien, trop occupés à se respirer l'un, l'autre. Il est sa pire distraction. Elle se perd en lui. Trop absorbée à le lire en gravissant la colline au fond de son regard, elle ne remarque pas la tinte des nuages qui vire dangereusement vers quelque chose de plus sombre, de plus trouble, de plus lourd. Tout va trop vite, silencieusement. Elle ne voit que lui, juste lui, encore lui. Ils deviennent Le Monde, là, posés au bord de ce putain de perron. À ce moment précis, elle les pense capables de tout. Du possible, de l'impossible, du raisonnable, de l'impensable. Décrocher la lune, repartir à zéro. Elle se perd dans le moment, dans ses yeux, dans ses lèvres, ses cheveux. Les nuages se scindent sans le moindre bruit, trop rapidement, sans prévenir. La pluie en profite, elle dévale par dizaines de torrents dévastateurs la pente qu'ils lui tracent. Elle survit à sa chute mortelle et vient se mêler aux rayons de soleil qui subsistent encore en cette fin d'après-midi dorée. Ceux qui viennent zébrer leur peau en laissant une poudre ambrée sur leur passage. L'averse tombe encore un peu plus bas, prend de la vitesse, perd le contrôle. Et enfin, la première goutte termine sa chute. Elle vient s'accrocher au bout d'un de ses cils. Ses pupilles la remarque directement, elle fronce ses sourcils, oubliant pendant une seconde seulement les battements incontrôlables de son cœur trahissant toutes les incertitudes qui se cachent encore sous sa peau. Elle perd petit à petit ses feuilles d'automne, à mesure qu'il souffle violemment son vent d'hivers sur ses branches. Elle chavire. Elle a peur, elle redoute, un peu. Elle baisse les yeux, encore une fois, parce que c'est plus facile comme ça. Elle attend. Sa gorge devient désert. Aride. Elle chuchote, parce que c'est tout ce qu'il lui reste de sa voix. Emprisonnée par son absence de réaction, par sa peur et sa raison. Blair? Elle arrive presque à entendre ses pensées se percuter, se chevaucher. Et le torrent continue de se déverser sur leurs corps abandonnés. Le bruit des gouttes qui viennent s'écraser sur les graviers, sur la route, sur le perron casse le silence, masque sa respiration un peu trop rapide, un peu trop bruyante. Un peu trop sèche. Elle relève le regard, trébuche dans le sien et observe l'eau qui vient lécher son visage. Elle se demande un instant s'ils vont se noyer. Si c'est un signe, une prédiction, s'ils sont voués à l'échec? Maudits à tenter et tenter en vain. Si c'est ça, la réponse à ses questions, une pluie torrentielle. Un pseudo déluge. Un semblant d'apocalypse. L'averse dégouline sur leur peau, emporte avec elle ses convictions, son assurance. Elle peint maladroitement sur leur épiderme des jets glacés, elle tente de les dissuader. Le doute se lit sur son visage, dans ses gestes effacés. 'Dis-quelque chose, s'il te plaît...' Elle inspire. Il ouvre la bouche. Tu m'crois si je te dis que je peux pas. Si je te dis que c'est trop cliché ? Elle expire. Les feuilles jaune citron sont balayées, loin. Le sol est à nouveau visible, elle arrête d’étouffer. Le sang passe à nouveau dans ses veines, sa gorge reprend vie, le désert devient oasis. Un sourire rebelle se propage déjà jusqu'à ses lèvres, illumine son visage. Elle aurait dû deviner. Une nouvelle larme vient mourir au creux de sa clavicule, elle se mêle à la pluie. 'Tout va bien, il est toujours là.' Son front vient s'écraser contre son épaule, elle respire son odeur. Son sourire toujours accroché à ses lèvres. Elle l'inspire, lui tout entier. Jusqu'à ce que ses poumons lui crient d'arrêter, jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus physiquement répondre à ses commandes. Il s'éloigne de quelques centimètres, comme pour prendre du recul, comme s'il se remettait en question. Elle relève la tête et c'est automatique, son poing s'enroule dans le tissu de son t-shirt. Elle suit son mouvement. Il recule, elle avance. Elle ne le lâche pas. Encore, toujours. Sa peau se dessine sous son t-shirt noyé, elle détourne le regard, c'est pas le moment de flancher. J'ai cassé l'truc hein ? Elle observe ses paupières closes, ses pouces viennent les effleurer, elle encadre son visage de ses mains, elle caresse sa peau, lentement, comme si elle avait peur de le briser. Elle se demande ce à quoi il pense, là, tout de suite. Il ressert l'emprise qu'il a sur elle. Ses doigts laissent sur sa peau une brûlure indolore. Un sillon rouge orangé, un feu glacé. Elle se rapproche une nouvelle fois de lui, ses lèvres se déposent dans cou, sans prévenir, sans l'avertir. Elle le marque à sa façon. À coup de griffes inoffensives, invisibles de l'extérieur, mais gravées en lettres capitales à travers sa peau, à même sa chair. Sa voix percute son cou. Touché, coulé. Totalement, tu fais chier Samuels Son sourire transpire à travers ses mots. Les muscles de ses joues s'échauffent. Tu sais à quoi ça m'fait pe- Elle n'a pas le temps de terminer, sa voix se mêle à la sienne. Je t'interdis de mentionner The Notebook. Ses lèvres rayonnent. Il pouffe et elle mélange son rire au sien. Ses doigts frôlent sa peau, redécouvrent son corps, il dépose des braises sur sa chair. Elle se mord la lèvre, triste tentative pour camoufler un sourire beaucoup trop grand. Et puis merde... Son monde ralentit, jusqu'à s'arrêter complètement. Elle revit sous ses doigts. La pluie les ensevelit, brouille sa vision. Elle lutte pour maintenir son regard. Elle se rapproche de lui, leurs lèvres se frôlent, elle entrouvre les siennes, leurs respirations fusionnent, cocktail explosif. Elle frisonne, l'averse lui gifle la peau, elle se colle un peu plus à lui. Ses jambes se pressent davantage autour de ses cuisses. Elle a l'impression qu'ils ne font plus qu'un. Proximité impossible. Son cœur ne suit plus, complètement perdu. À la dérive. Il l'attire à en crever, elle est complètement à sa merci. Elle est le cadenas, il est sa clé. Elle chuchote, à un souffle seulement de ses lèvres rougies par la morsure du froid. J'emmerde... Leurs lèvres se cognent, se détachent, s'effleurent. Électrochocs. C'est trop et pas assez à la fois. Sa bouche respire la pluie, l'envie, l'amour. ...les clichés Et enfin ses lèvres se posent sur les siennes. Boum. Boum. Explosion. Elles se mettent à danser leur propre ballet. Elles bougent au rythme de leur propre chanson. Quelque chose de lent et rapide à la fois. Un truc bouillant, glacé, ça vient de la droite, de la gauche. Le t-shirt du bouclé est inondé, elle sent ses muscles se contracter sous ses doigts frissonnants. Elle lèche ses lèvres, s'enivre de leur saveur, laisse sa langue franchir leur barrière. Elle le connait déjà par coeur mais elle l'explore encore et encore. Et puis ses dents emprisonnent sa lèvre, ses ongles s'enfoncent dans sa peau. C'est tout sauf doux, elle a attendu trop longtemps pour ça. Trop plein de sentiments, détonation. Elle l'embrasse comme si c'était la première, la dernière fois. Ses lèvres ont le goût de la pluie. Elle le veut, lui, jusqu'à la fin des temps. Jusqu'à ce que les étoiles meurent et longtemps encore après. Elle s'éloigne, quelques centimètres, juste de quoi respirer. Elle murmure Pourquoi tu m'as pas écrit hm? Référence, référence. The Notebook, juste pour le voir sourire. Bordel, elle l'aime.
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